Un dernier hommage a été rendu samedi à l'ex-maire de Québec Jean-Paul L'Allier, à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, en présence de nombreux dignitaires.

Les funérailles officielles de l'ancien maire, décédé en début de semaine, ont été célébrées par le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, accompagné notamment de l'ex-archevêque de Québec Maurice Couture, qui a prononcé l'homélie.

Toutes les personnalités présentes ont souligné à quel point M. L'Allier avait transformé la ville de Québec et assuré son rayonnement international, tout en incarnant un modèle d'homme politique intègre et visionnaire.

Fier de ses origines modestes

Plusieurs témoignages touchants ont ponctué la cérémonie. Deux des quatre fils du disparu, Benoît et Simon, ont pris la parole à tour de rôle pour rappeler que leur père, décédé à 77 ans des suites d'une infection cardiaque, avait toujours su trouver le moyen de passer du temps avec sa famille, aller à la pêche et jardiner, malgré un horaire chargé.

Fils de boulanger, Jean-Paul L'Allier était fier de ses origines modestes, a dit son fils Benoît.

Par la suite, un troisième fils du disparu, Jean-Christophe, a joué une pièce à la flûte à la mémoire de son père.

Le drapeau de la ville de Québec a été remis à la veuve de M. L'Allier, Johanne Mongeau. M. L'Allier a été maire de Québec pendant 16 ans, de 1989 à 2005, le plus long règne de l'histoire de la capitale.

Il aimait dire « qu'il avait épousé la ville de Québec », a raconté dans son homélie l'ex-archevêque Maurice Couture, un ami personnel du défunt, pour illustrer son attachement et son dévouement sans faille envers la capitale, même après son départ de la mairie.

Jean-Paul L'Allier, qui a aussi été délégué général du Québec à Bruxelles et auparavant ministre des Affaires culturelles dans les années 70, « représente ce qu'on a fait de mieux au Québec comme dirigeant politique », a commenté, avant la cérémonie, l'ex-premier ministre du Québec Lucien Bouchard, qui a salué son intégrité, rappelant le rôle-clé qu'il a joué pour réaliser contre vents et marées les fusions municipales.

« Il laisse un modèle pour les jeunes, un modèle de direction politique et de représentation démocratique », a ajouté M. Bouchard en considérant que le disparu aurait pu aspirer « aux plus grandes fonctions ».

« Il a été une référence. Il a été un exemple », pour promouvoir la culture québécoise, tant au Québec même qu'à l'étranger, a renchéri l'ex-ministre de la Culture, Louise Beaudoin.

Le chef de l'opposition officielle, Pierre Karl Péladeau, est venu rendre hommage à « un grand Québécois », qui a mis « comme on dit en bon français, Québec sur la «map».

Le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, a qualifié la contribution du disparu de «remarquable», notamment sur le plan de l'aménagement urbain avec la revitalisation du centre-ville de la capitale.

Parmi les autres personnalités présentes, notons les noms des ex-ministres péquistes Louise Harel, Rémi Trudel et Denis de Belleval, du maire de Montréal, Denis Coderre, et du maire de Québec, Régis Labeaume.

Amie de longue date du défunt, la romancière Marie Laberge a pris la parole durant la cérémonie pour dire tout le bien qu'elle pensait de l'ancien maire, affirmant que sans lui «la culture qui palpite dans cette ville ne serait pas la même».

Une photographie de M. L'Allier, tout sourire, avait été placée près de l'autel, à côté de l'urne contenant ses cendres.

Vendredi, de nombreux citoyens avaient rendu un dernier hommage à M. L'Allier, dont l'urne avait été exposée en chapelle ardente à la salle du conseil municipal de l'hôtel de ville.

Jean-Paul L'Allier s'était lancé en politique en 1970 sous les couleurs du Parti libéral du Québec, alors dirigé par Robert Bourassa.

Élu dans la circonscription de Deux-Montagnes, M. L'Allier avait occupé le poste de ministre des Communications, de la Fonction publique et des Affaires culturelles.

À la suite de sa défaite aux élections provinciales de 1976, il avait repris sa carrière d'avocat et de conseiller en affaires publiques.

M. L'Allier s'était par la suite vu confier des postes en diplomatie internationale, dont celui de délégué général du Québec à Bruxelles de 1981 à 1984.

Son passé libéral ne l'avait pas empêché de se prononcer en faveur du «oui» lors du référendum de 1980.

Il s'est par la suite tourné vers la politique municipale. Élu maire de la capitale en 1989, il été réélu en 1993, en 1997 ainsi qu'en 2001, alors qu'il devait diriger la nouvelle ville élargie, qui avait intégré ses banlieues.