Les enfants «de familles racialisées et d'immigration récente», les enfants autochtones et ceux qui ont une incapacité sont plus susceptibles de vivre en situation de pauvreté, rapporte le rapport 2015 sur la pauvreté du regroupement Campagne 2000.

Aujourd'hui, 19% des enfants vivraient dans la pauvreté, en comparaison avec 15,8% en 1989. Chez les Autochtones, c'est plus du double, soit 40 pour cent des enfants, qui sont en situation de pauvreté.

Cette situation, qui touche différemment les divers groupes de personnes, mène à «des inégalités persistantes sur le plan social et économique».

Le dépôt du rapport «Faisons-le! Mettons fin une fois pour toutes à la pauvreté des enfants» est l'occasion pour l'organisme de lancer un appel au nouveau gouvernement libéral à adopter une stratégie nationale de réduction de la pauvreté, qui passerait notamment par des emplois stables pour les parents et un programme national de garderie.

En effet, d'après le rapport, les services de garde réglementés actuel ne suffisent aux besoins que de 25% des enfants de 0 à 12 ans. Quant à la situation de l'emploi, plus de deux millions de travailleurs seraient «captifs d'emplois temporaires», indique Campagne 2000.

Parallèlement, le rapport mentionne que 37% des enfants pauvres vivent dans un foyer où les parents travaillent à temps plein, toute l'année.

«Le programme national de services de garde à l'enfance, volet crucial pour éliminer la pauvreté infantile, se fait attendre depuis trop longtemps. Ce programme devrait reposer sur une politique-cadre bien ficelée, fondée sur les principes d'universalité et de qualité élevée et sur une gamme diversifiée de services, et il devrait être assorti d'objectifs et d'échéanciers clairs», a réclamé Martha Friendly, la directrice générale de Childcare Resource and Research Unit, un organisme qui prend part au regroupement, par le biais d'un communiqué.

Le rapport recommande entre autres au gouvernement fédéral d'augmenter les sommes consacrées au Transfert social canadien et de prévoir un fonds d'urgence de 500 millions «sous forme de paiements de transfert fédéraux aux provinces, territoires et communautés autochtones pour les services de garde réglementés».

Il recommande également d'adopter la Mesure de faible revenu (MFR) après impôt comme mesure officielle du seuil de pauvreté au Canada «de manière à pouvoir suivre les progrès ou l'absence de progrès du Canada dans sa lutte contre la pauvreté et à pouvoir établir des comparaisons à l'échelle internationale».