La Commission municipale du Québec a ouvert une enquête en éthique et déontologie au sujet du maire de Hudson Ed Prévost, a appris La Presse. Le tribunal administratif refuse toutefois de révéler l'objet de la plainte, tout comme le principal intéressé.

«Ce qu'on me reproche? Franchement, je l'ai lu une fois et c'était tellement farfelu que je ne m'en rappelle plus vraiment», a déclaré le maire Prévost lors d'une entrevue téléphonique. «On va laisser le soin à nos avocats de s'occuper de ça», a-t-il ajouté.

La demande d'enquête a été déposée le 29 septembre dernier. «L'enquête dans ce dossier débutera au cours des prochaines semaines et l'audience se tiendra possiblement entre janvier et mars 2016», s'est borné à indiquer Céline Lahaie, secrétaire et porte-parole de la Commission municipale dans un courriel à la mi-octobre.

«Seul le maire est visé par la demande d'enquête qui concerne un ou des manquements au code d'éthique et de déontologie des élus de la Ville de Hudson. Par ailleurs, l'enquête qu'effectue le procureur est confidentielle. Les manquements reprochés seront connus lors de l'audience», a-t-elle ajouté il y a quelques jours.

La petite municipalité située à l'ouest de Montréal a fait les manchettes à plusieurs reprises au cours des dernières années.

En avril 2015, La Presse révélait que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) avait ouvert une enquête après que des microphones avaient été découverts dans des bureaux de fonctionnaires municipaux de la ville. Ils auraient été découverts par une firme informatique qui tentait de venir à bout de problèmes de connexion internet.

Le maire Prévost a aussi eu un différend avec son ancienne directrice générale Catherine Haulard, qu'il a suspendue sans solde en février 2015. Cette dernière a poursuivi la municipalité pour congédiement déguisé et harcèlement devant la Commission des relations de travail.

Quelques semaines après le départ de Mme Haulard, le trésorier Ramin Jawanda a remis sa démission. Il a expliqué aux médias locaux que le climat de travail est malsain à Hudson.

En octobre 2014, l'ancienne directrice générale Louise Villandré a été épinglée par l'UPAC. Les enquêteurs estiment avoir découvert que pendant 17 ans, elle aurait encaissé dans son compte personnel des chèques qui ne lui étaient pas destinés. Grâce à ce stratagème, elle aurait pu ainsi détourner près de 1,1 million.

C'est le maire Prévost qui avait contacté les autorités à l'époque. Après son élection en 2013, il avait découvert une ville saignée à blanc.