Les plaques d'immatriculation vertes distribuées par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) aux milliers de propriétaires de véhicules électriques de la province sont convoitées par les fraudeurs. Si bien que bon nombre de propriétaires entendent utiliser des vis antivol pour se protéger.

« Des gens ont reçu des courriels de propositions douteuses, il y a un propriétaire qui se serait fait voler sa plaque, et plusieurs autres qui se sont fait approcher en personne par des gens intéressés à acheter leur plaque, explique Robert Dupuy, porte-parole de l'Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ). Évidemment, personne ne dit : "Je suis un bandit, je vais les revendre à fort prix", mais ça ressemble à ça. »

Comme la plupart des gouvernements occidentaux, le gouvernement du Québec offre une série d'avantages aux propriétaires de véhicules électriques, qui sont généralement plus chers à l'achat, mais qui aident la province dans l'atteinte de ses objectifs de diminution des rejets de gaz à effet de serre et de réduction du smog.

Depuis le début du mois, les propriétaires de véhicules électriques peuvent emprunter les voies de covoiturage et de taxis sur plusieurs routes et autoroutes, en tout temps. À partir du 1er janvier 2016, ils pourront franchir les ponts à péage des autoroutes 25 et 30 gratuitement, notamment.

7300 PLAQUES CONVOITÉES

Hier matin, une voiture Nissan Sentra à essence munie d'une plaque verte été photographiée à Vaudreuil par un membre de l'AVEQ. La plaque verte est réservée par la loi aux véhicules tout électriques et aux hybrides rechargeables, ce qui n'est pas le cas de la Sentra, qui n'est ni hybride ni électrique. On ignore s'il s'agit d'une utilisation frauduleuse ou d'une erreur.

Chose certaine, les quelque 7300 plaques des propriétaires de véhicules électriques du Québec sont convoitées. Dans un courriel envoyé récemment à des propriétaires, un homme se présente comme un collectionneur de plaques minéralogiques et invite le propriétaire du véhicule électrique à acheter des dizaines de plaques à des points de service de la SAAQ.

« Je suis près [sic] à payer 75 $ pour la première plaque par centre de service et 15 $ par plaque supplémentaire. Nous pourrions visiter les 2 centres de Sherbrooke pour avoir 22 plaques au total. Ce serait 450 $ payé en argent. C'est possible que nous réussissions à en sortir plus surtout si nous avons le temps d'aller à Magog, Richmond et autres [...] Le tout est sans risque », peut-on lire dans le courriel.

L'AVEQ dit avoir pris contact avec la SAAQ, qui a rétorqué qu'elle était impuissante dans ce dossier, puisque les automobilistes ont le droit de demander des plaques de remplacement.

Mario Vaillancourt, porte-parole de la SAAQ, signale que le fait de demander une plaque de remplacement frauduleusement est illégal. « Cela constituerait une fausse déclaration. On se fie à la bonne foi des gens », dit-il, ajoutant que des vérifications seraient faites si la SAAQ apprenait que des gens tentaient d'abuser du système.

100 000

Québec souhaite voir 100 000 nouveaux véhicules électriques et hybrides recheargeables sur les routes d'ici cinq ans. Cet objectif ferait diminuer la consommation de carburant par 66 millions de litres par année dans la province.

Solution autocollant

En Californie, l'État où les véhicules électriques sont les plus nombreux aux États-Unis, un autocollant impossible à enlever apposé sur le pare-chocs permet de se prévaloir des avantages prévus par la loi.