Le ministre ontarien Michael Chan a déposé vendredi une poursuite en diffamation contre le quotidien The Globe and Mail pour avoir publié des articles qui laissaient entendre qu'il était à la solde du gouvernement chinois.

M. Chan avait envoyé un avis de diffamation au journal le mois dernier après que la direction eût refusé de s'excuser et de se rétracter.

Dans une déclaration publiée vendredi, le ministre dit qu'il souhaite ainsi rétablir sa réputation, qualifiant les allégations du quotidien «d'attaques personnelles blessantes».

M. Chan affirme qu'il regrette d'avoir à se tourner vers les tribunaux, mais il considère qu'il ne peut laisser ces attaques sans réponse.

Dans la poursuite déposée cette semaine en Cour supérieure, le ministre ontarien de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Commerce international soutient que les allégations du journal puisent leur source dans une déclaration effectuée il y a cinq ans par le directeur de l'époque du Service canadien du renseignement de sécurité.

Sans donner de nom, celui-ci avait soutenu que certains politiciens canadiens étaient sous l'influence d'un gouvernement étranger.

Ces déclarations sont soudainement revenues à l'avant-plan en juin dernier lorsque The Globe and Mail a publié une histoire en Une à ce sujet.

La poursuite de 4,5 millions de dollars vise l'éditeur du journal, Phillip Crawley, son rédacteur en chef David Walmsley et le journaliste Craig Offman.

M. Chan poursuit également pour 50 000$ un professeur de science politique de l'université Brock, Charles Burton, qui a repris dans une chronique publiée dans The Globe and Mail les mêmes allégations.

Le ministre ontarien a précisé qu'il verserait tout l'argent qu'il recevrait dans le cadre de cette poursuite à la fondation d'un hôpital et à une organisation appuyant la liberté d'expression.

Peu après que l'enquête du Globe and Mail eût été publiée en juin, la première ministre ontarienne Kathleen Wynne avait réitéré sa pleine confiance en son ministre, spécifiant que ces allégations étaient sans fondement.

Une filiale du Globe and Mail fait partie du consortium qui est propriétaire de La Presse Canadienne.