Cinq heures de discussions mercredi entre le gouvernement Couillard et les Innus de la Côte-Nord ont servi à conclure qu'il fallait tenir d'autres discussions sur les nombreux points en litige.

Concrètement, peu de progrès ont été enregistrés à la suite des échanges tenus à Québec entre le ministre des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, et des représentants d'Hydro-Québec d'un côté de la table, et le chef de la communauté innue de Nutashkuan, sur la Côte-Nord, Rodrigue Wapistan, de l'autre côté.

La semaine dernière, M. Wapistan disait vouloir discuter «de nation à nation» avec le premier ministre Philippe Couillard, mais celui-ci était absent de la rencontre.

En point de presse, au terme des discussions, les ministres Kelley et Arcand ont indiqué que les deux parties avaient convenu de créer des comités pour poursuivre le dialogue et chercher un terrain d'entente.

Signe qu'il reste encore beaucoup de travail à faire, M. Wapistan n'a pas participé au point de presse. Et il a refusé de parler aux médias au terme de la rencontre, même en l'absence des ministres.

Au total, il y avait pas moins d'une trentaine de personnes autour de la table, donc rien pour faciliter les échanges et la prise de décisions.

La semaine dernière, les Innus avaient érigé une barricade à l'entrée du mégachantier hydroélectrique La Romaine, paralysant les travaux menés par Hydro-Québec pendant un peu plus de 48 heures. Le barrage a été levé vendredi dernier.

Les ministres ont semblé dire qu'ils n'avaient obtenu aucune garantie qu'il n'y aurait pas d'autre barrage dressé à court terme.

«S'il y a un lien de confiance, les choses vont aller bien», s'est contenté de dire le ministre Arcand, évasif.

Les Innus demandent notamment le respect de leurs droits et de leurs titres ancestraux sur le territoire où est érigé le chantier. Ils estiment qu'Hydro-Québec bafoue l'entente signée avec eux en 2008, ce que nie la société d'État.

«On a convenu de faire des comités à deux niveaux», a commenté le ministre Kelley, en marge de la rencontre, indiquant que l'étude des nombreuses demandes des autochtones allait «prendre un certain temps».

Parmi les points en litige, notons les contrats de déboisement promis aux Innus, une promesse non respectée selon eux par Hydro-Québec, et la gestion du taux de mercure présent dans les poissons pêchés dans les plans d'eau situés à proximité du site.

Les discussions à venir porteront également sur les plaintes liées à des cas présumés d'intimidation des travailleurs innus sur le chantier.