Une Israélo-Canadienne partie combattre l'État islamique aux côtés des Kurdes a affirmé qu'après un passage en prison aux États-Unis, elle s'est sentie obligée de faire quelque chose de positif avec sa vie et de partir se battre contre le «génocide» en cours en Syrie et en Irak.

Gill Rosenberg, âgée de 31 ans, est l'une des premières femmes combattantes volontaires à avoir pris part à la guerre civile syrienne. Elle soutient qu'entre novembre et juin 2015, elle a passé huit mois sur les lignes de front aux côtés d'une milice kurde en Syrie et de la milice catholique Dwekh Nawsha en Irak, toujours pour combattre le groupe terroriste État islamique (ÉI).

Des représentants des deux groupes ont confirmé sous le couvert de l'anonymat que Mme Rosenberg a bien fait partie de leurs rangs. Si un porte-parole de la milice kurde n'a pu confirmer qu'elle avait participé activement à des combats, celui de Dwekh Nawsha a précisé qu'elle occupé des rôles de soutien et n'a pas combattu.

En décembre, de fausses rumeurs voulant qu'elle ait été capturée et peut-être tuée ont circulé sur les réseaux djihadistes.

Mme Rosenberg a grandi à White Rock, en Colombie-Britannique, et est devenue citoyenne d'Israël en 2006. Elle y a joint l'armée, au sein de laquelle elle a servi dans une unité de recherche et sauvetage.

Quelques années plus tard, elle a été arrêtée et extradée vers les États-Unis pour avoir participé à une escroquerie téléphonique de plusieurs millions de dollars visant les retraités. Commentant sa condamnation à quatre ans de prison, Gill Rosenberg a dit jeudi au journaliste qu'elle avait été «jeune et stupide».

En sortant de prison, l'été dernier, la jeune femme s'est intéressée au conflit syrien et à la cause kurde, mise en colère par les images publiées sur les réseaux sociaux par l'État islamique. Elle y a vu un «génocide».

C'est d'ailleurs sur Facebook que Mme Rosenberg a pris contact avec une milice kurde, avant de se rendre à Erbil, en Irak, d'où celle-ci l'a aidée à traverser en Syrie.

Comme la loi israélienne interdit à ses citoyens de se rendre en Syrie et en Irak, elle a voyagé avec son passeport canadien et est restée discrète sur sa seconde citoyenneté. Elle dit toutefois avoir noté que «plusieurs miliciens kurdes appuient Israël».

Gill Rosenberg a quitté l'Irak récemment, car les changements politiques rendaient son action plus compliquée et dangereuse. «Je sentais que je pouvais revenir et être plus utile non en combattant en première ligne, mais en faisant de la sensibilisation et en parlant aux gens de mon expérience», a-t-elle fait valoir.

Le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Bet, a affirmé avoir interrogé la jeune femme depuis son retour en Israël, où elle vit. Aucun autre détail n'a été rendu public.