Un monument controversé à la mémoire des victimes du communisme qui doit être construit à Ottawa sera significativement plus petit que ce qui était prévu à l'origine, selon les nouveaux plans du site historique.

La Commission de la capitale nationale (CCN) - un organisme non élu formé de personnes nommées par le gouvernement fédéral, qui supervise la répartition des terrains dans la capitale et les environs - a indiqué que le monument occuperait maintenant 37% de l'emplacement prévu plutôt que 60% comme proposé initialement, et que sa hauteur globale serait réduite de 50%.

Le gouvernement Harper souhaite voir le monument érigé sur un terrain vacant adjacent à la Cour suprême du Canada sur la rue Wellington, tout juste à l'ouest de la colline du Parlement.

Le plan fait l'objet de l'opposition de divers groupes, incluant la Ville d'Ottawa, l'Association du Barreau canadien, la juge en chef de la Cour suprême du Canada et plusieurs instituts d'architecture.

La CCN a affirmé que d'autres ajustements de conception étaient attendus avant l'approbation finale du projet, qui devrait survenir dans les prochains mois.

Cette portion de terrain avait d'abord été prévue pour la construction d'un nouvel édifice de la Cour fédérale. Le monument a suscité la controverse, étant perçu comme un projet à caractère idéologique du gouvernement Harper qui ne cadrerait pas avec la nature des établissements environnants.

La CCN a par ailleurs annoncé, mercredi, que le gouvernement avait désigné cinq nouveaux membres au conseil.

Au moins trois de ces nouveaux membres ont des liens avec des politiciens conservateurs provinciaux ou fédéraux, ce qui a fait dire à certains que le gouvernement Harper tentait de remplir la commission de membres en phase avec ses propres objectifs.

«La population d'Ottawa mérite mieux qu'une ingérence arrogante et antidémocratique et une subversion des procédures à l'égard de ce monument», a commenté le député néo-démocrate fédéral Paul Dewar, qui représente la circonscription d'Ottawa-Centre.

L'aversion du premier ministre Stephen Harper pour le communisme est bien documentée. Dans un discours à des partisans l'an dernier, M. Harper a qualifié le communisme d'«idéologie empoisonnée» comptant des «pratiques impitoyables qui se sont propagées lentement dans des pays à travers le monde, sur presque tous les continents».