Le risque de radicalisation de Canadiens est une préoccupation importante et légitime, indique l'agence canadienne du renseignement dans son rapport annuel 2013-2014 publié cette semaine. Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) considère d'ailleurs que le terrorisme est toujours la menace «la plus constante» au pays.

Le directeur du SCRS, Michel Coulombe, a déjà publiquement exprimé ses inquiétudes sur les risques qu'une attaque terroriste soit perpétrée en sol canadien. Il a réitéré dans le rapport qu'il ne fallait pas «atténuer» le fait que des gens violents veulent s'en prendre aux Canadiens.

Le SCRS craint que les Canadiens radicalisés qui vont se battre aux côtés des extrémistes à l'étranger ne reviennent au pays comme des «combattants aguerris» prêts à commettre des attentats.

Des Canadiens se seraient déjà rendus à l'étranger, dont certains ont été tués en Irak et en Syrie, rappelle le rapport. Les individus radicalisés proviennent de plusieurs milieux sociaux, mais ils sont généralement bien intégrés à la société et instruits, ce qui rend la détection beaucoup plus difficile, ajoute-t-on.

Le groupe extrémiste Al-Qaïda a été affaibli considérablement par la communauté internationale, mais il continue de menacer le Canada, selon le SCRS. Le rapport évoque entre autres le cas des deux individus liés à l'organisation qui avaient été arrêtés en Ontario en 2013 pour avoir planifié un attentat contre un train de Via Rail dans le sud de la province.

Par ailleurs, l'agence du renseignement s'inquiète de l'espionnage contre les intérêts et les biens stratégiques et économiques du Canada.

«Le Canada est toujours la cible d'activités traditionnelles d'espionnage, dont beaucoup sont encore axées sur les technologies de pointe, les informations classifiées et exclusives du gouvernement ainsi que certains secteurs canadiens des ressources naturelles et des technologies de pointe», est-il écrit.

Le SCRS mentionne aussi les menaces de cyberattaques, d'immigration illégale et l'ingérence de pays étrangers par l'intermédiaire de leurs diasporas respectives.

Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, a une fois de plus rappelé l'importance du projet de loi antiterroriste du gouvernement conservateur, qui a été adopté à la Chambre des communes mercredi.

«Le Rapport public du SCRS présente en détail l'environnement de la menace constante auquel le SCRS est confronté alors qu'il protège les Canadiens et Canadiennes et les intérêts canadiens contre de nombreuses menaces, y compris l'espionnage, l'ingérence et la cybersécurité», a-t-il déclaré vendredi par voie de communiqué.