Une nouvelle entente canado-américaine pourrait métamorphoser les voyages entre les deux pays par voie terrestre, ferroviaire et maritime.

Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, et le secrétaire américain de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, ont signé une entente de précontrôle qui est en préparation depuis des années.

Selon cet accord, les agents frontaliers pourraient travailler dans les deux pays, ce qui permettrait de contrôler des passagers plus loin des frontières et donc, de désengorger les douanes.

Huit aéroports offrent déjà cette possibilité, notamment ceux de Montréal, Vancouver et Toronto. Les gens peuvent s'acquitter des modalités de douanes dans ces aéroports et éviter la file d'attente à leur atterrissage aux États-Unis.

Les deux pays avaient manifesté leur désir d'élargir cet arrangement aux douanes ferroviaires, terrestres et maritimes dans l'entente Par-delà la frontière en 2011. Ils ont toutefois manqué la date limite, en 2012, pour conclure l'entente juridique, complétée deux ans plus tard, qui aurait permis aux autorités de l'ordre de travailler dans le pays voisin.

Un accord «historique»

Cet accord «historique» se base sur des décennies d'opérations de prédédouanement efficace dans les aéroports canadiens, a affirmé le ministre Blaney.

«Il viendra renforcer la sécurité aux frontières, créer des emplois et stimuler la croissance au Canada en améliorant la circulation des marchandises et des personnes légitimes entre nos deux pays», a-t-il ajouté.

D'après Maryscott Greenwood du Conseil des affaires canado-américaines, l'accord utilisera des technologies modernes pour accélérer les procédés à la frontière.

«C'est historique, c'est un grand jour pour les relations Canada-États-Unis», considère-t-elle.

L'annonce officielle du ministère indique que l'entente s'applique à tous les modes de transport, ce qui pourrait concerner les véhicules passagers. On y apprend aussi que les agents frontaliers pourront traverser leur arme à feu d'un pays à l'autre.

On ignore cependant à quel point il sera facile de mettre ce plan à exécution. L'entente dépend de plusieurs développements essentiels qui ne sont pas garantis. Par exemple, une législation est requise. Au Canada, les lois appuyées par le gouvernement sont facilement adoptées, mais aux États-Unis, même des projets de loi de routine peuvent être bloqués de façon prolongée. De plus, le budget pour les nouvelles infrastructures frontalières n'a pas encore été annoncé. Finalement, la participation du secteur privé dans des endroits tels que les stations d'autobus et de train devra disparaître.