Des syndicats incitent les étudiants à faire la grève et à être l'étincelle d'un mouvement de contestation qui culminerait avec une journée de grève sociale, le 1er mai, pour dénoncer l'austérité.

« Il faut brasser la cage comme il n'y a jamais eu. Le 1er mai, il y a déjà eu 100 000 personnes, il faut que ce soit historique. J'ai commencé à parler de l'idée, nos gens embarquent... surtout le concept de 24 heures de grève sociale, ça frappe l'imaginaire », affirme Marc Ranger, président de la Coalition syndicale pour la libre négociation, dans une vidéo du collectif Hors-d'oeuvre, un groupe qui se décrit comme une « organisation de révolutionnaires critiques de gauche ».

« Le traitement-choc commence le 1er mai, il faut frapper vite et fort », ajoute M. Ranger en s'adressant à Marjolaine Aubé, présidente du syndicat CSN des travailleurs du CSSS de Laval, et à Gilles Tremblay, de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), lors d'un souper.

La vidéo mise en ligne samedi dernier a été tournée le 4 février, a confirmé à La Presse David Simard, qui a participé à sa réalisation.

« On va leur offrir un vrai congé férié, on ferme la province, on ferme les ponts », poursuit Mme Aubé à d'autres interlocuteurs quelques instants plus tard.

Les syndicalistes sont ensuite filmés au cégep du Vieux Montréal, lors d'une réunion du Comité printemps 2015, un regroupement de comités étudiants et citoyens, le soir même.

« Les votes de grèves légales arrivent vers le mois d'avril, la convention collective va être finie et on va pouvoir déclencher la grève contre l'austérité», déclare M. Tremblay. Il fait ainsi référence aux conventions collectives des employés du secteur public qui arrivent à échéance le 31 mars.

«On pense nous, que vous, les étudiants, vous serez la bougie d'allumage», poursuit-il.

«Allez chercher vos mandats de grève et on va tous converger pour dire non», ajoute Mme Aubé.

Joint par La Presse, Jeff Begley, président de la FSSS-CSN, soutient que le syndicat n'a pas encore de plan d'action précis. « On organise à la fin mars un colloque sur la grève et c'est à ce moment qu'on étudiera les positions », explique-t-il.

La Coalition a refusé de commenter cette journée de grève sociale. Le responsable des communications Sébastien Goulet a indiqué que M. Ranger était en vacances cette semaine.

Des actions contre l'austérité

Par ailleurs, la semaine d'actions contre l'austérité s'est poursuivie un peu partout au Québec, hier. À Montréal, quelques centaines de personnes ont manifesté devant le bureau du premier ministre Philippe Couillard. 

Une dizaine de personnes de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics ont également occupé pendant un peu plus d'une heure les bureaux de l'Association des banquiers. À Québec, des étudiants ont occupé le bureau du ministre Yves Bolduc. Des rassemblements ont aussi eu lieu à Rouyn-Noranda et à Baie-Comeau.