Une coalition formée de défenseurs du français, de groupes écologistes et d'agriculteurs accuse l'Office national de l'énergie (ONE) de bafouer le droit des francophones dans son étude du projet d'oléoduc Énergie-Est.

Réunis vendredi à Montréal, les représentants de cette coalition ont de nouveau réclamé la suspension des audiences de l'organisme fédéral puisque plus de 30 000 pages de documentation ne sont toujours pas disponibles dans la langue de Molière.

Le président général de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal, Maxime Laporte, reproche à l'Office de «privatiser» son obligation de fournir des documents dans les deux langues officielles du Canada.

Cela démontre, selon lui, que les Québécois ne sont que des citoyens de «seconde classe», même si plusieurs d'entre eux maîtrisent l'anglais.

Plus tôt cette semaine, la Cour fédérale avait refusé d'accorder une injonction à un groupe écologiste et une propriétaire de terrain qui réclamaient la suspension temporaire des audiences de l'ONE sur Énergie-Est.

Ils demandaient de suspendre le processus de participation aux audiences sur le projet de TransCanada en attendant le rapport du Commissaire aux langues officielles, qui se pencherait actuellement sur le cas de la société pétrolière.

Le jugement signé par le juge Yves de Montigny expliquait que les requérants n'avaient pas réussi à démontrer qu'ils ne comprenaient pas les enjeux de la demande de TransCanada devant l'Office.

M. Laporte a concédé que la coalition avait peu de moyens devant elle pour forcer la suspension des audiences mais il appelle les Québécois à se mobiliser.

De son côté, le porte-parole d'Équiterre, Steven Guilbeault, s'explique mal l'attitude de l'ONE alors qu'un important tronçon de l'oléoduc doit passer par le Québec.

Le projet Énergie-Est vise à acheminer quotidiennement environ 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux albertains à travers un oléoduc de quelque 4600 kilomètres vers le Québec et le Nouveau-Brunswick.