Ottawa condamne la torture, mais si des informations voulant que la vie d'un citoyen soit en péril arrivent aux oreilles de ses services de renseignement, elles devraient être «considérées», a déclaré jeudi le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney.

Le gouvernement se tient loin des révélations explosives contenues dans le rapport du comité sénatorial américain sur les techniques d'interrogatoire musclées utilisées par la CIA dans des prisons secrètes à l'étranger après les attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Lorsqu'il a été questionné en Chambre sur le partage d'informations entre les autorités américaines et canadiennes, mardi, le premier ministre Stephen Harper a répondu d'un ton sans appel que le rapport n'avait «strictement rien à voir avec le gouvernement du Canada».

Le document publié mardi suscite une controverse énorme aux États-Unis et à l'étranger. Le président Obama a déclaré que «les techniques d'interrogatoire ont nui à la réputation des États-Unis à travers le monde et compliquent leurs relations avec leurs alliés».

Selon le chef parlementaire du Nouveau Parti démocratique (NPD), Peter Julian, le gouvernement conservateur a donné à ses diverses agences de renseignement «des directives qui les autorisent à utiliser et à communiquer de l'information obtenue par la torture».