Les Ontariens paient des milliards de dollars de trop pour l'électricité, en raison d'une analyse erronée des compteurs intelligents et de tarifs trop élevés que la province paie à la plupart des fournisseurs d'électricité, indique le rapport de la vérificatrice générale de l'Ontario, publié mardi.

Les abonnés auront payé 50 milliards en ajustement global entre 2006 et 2015, soit des frais ajoutés à leur facture d'électricité pour couvrir l'écart entre les prix garantis payés aux fournisseurs d'électricité et le prix courant du marché, écrit la vérificatrice générale, Bonnie Lysyk.

Dans son analyse du programme de compteurs intelligents, Mme Lysyk a découvert que l'ajustement global avait augmenté de 1200 % entre 2006 et 2013, alors que le prix courant de l'électricité avait plutôt diminué de 46 %.

La plupart des particuliers et des entreprises paient leur électricité en fonction du temps d'utilisation, grâce à une initiative de compteurs intelligents de 2 milliards qui a déjà doublé son coût projeté et n'a pas permis d'atteindre les objectifs de conservation d'électricité que le gouvernement avait fixé.

L'ajustement global constitue environ 70 % du total de la facture des abonnés.

Par conséquent, «l'écart entre les tarifs de pointe et hors pointe n'était pas suffisant pour encourager la modification des habitudes de consommation. Lorsque les tarifs horaires ont été adoptés en 2006, le tarif de pointe était le triple du tarif hors pointe. Au moment de notre audit, l'écart était de 1,8 fois seulement», lit-on dans le rapport.

Le gouvernement ontarien a décidé d'instaurer les compteurs intelligents avant même d'avoir une analyse des coûts et bénéfices. «Toutefois, l'analyse était viciée, car les bénéfices nets projetés de près de 600 millions sur 15 ans étaient surestimés d'au moins 512 millions.»

La vérificatrice parle aussi de ses inquiétudes envers la dette grandissante de l'Ontario. En mars, la dette s'élevait à plus de 267 milliards et, même si le gouvernement libéral atteint son objectif d'éliminer le déficit d'ici 2017-2018, la dette nette aura augmenté à 325 milliards.