L'Irak a l'intention d'améliorer la formation de ses forces de police afin de mieux s'occuper des menaces représentées par les extrémistes, une mission idéale pour le Canada, selon un expert.

Terry Gould, qui a écrit de nombreux livres sur des missions de police civile en Afghanistan, en Palestine et en Haïti, soutient que l'établissement d'une police honnête et bien entraînée serait une étape importante pour rassembler les diverses composantes de l'Irak, un pays fortement divisé depuis la fin de l'ère Saddam Hussein. Pour lui, une campagne militaire devrait être suivie «d'un programme de formation qui tentera d'établir un corps de police honnête, professionnel et civil au service de la collectivité».

M. Gould déplore que le financement des missions de police civile, aussi baptisées UNPOL, soit stagnant depuis de nombreuses années et que le nombre de missions d'entraînement soit dégringolé à deux, n'impliquant que 93 agents.

Il a pris en exemple la situation chaotique actuelle en Libye où la communauté internationale n'est pas parvenue à établir un corps de police impartial à la suite de la campagne aérienne de l'OTAN qui a mené à la chute du régime Khadafi en 2011.

En Irak, le gouvernement de l'ancien premier ministre Nouri al-Maliki s'est aliéné la sympathie des sunnites en employant des forces de sécurité composées majoritairement de chiites, contribuant du même coup à l'essor des violences confessionnelles dans ce pays.

Le Canada avait contribué à une mission internationale de formation de la police irakienne à la suite de l'invasion américaine en 2003. Mais les efforts des 16 pays participants ont été vains alors que les services de police locaux se sont évanouis devant les offensives de l'État islamique en Syrie et dans le nord de l'Irak

Selon M. Gould, une formation plus rigoureuse et plus étendue doit être élaborée. Le Canada pourrait montrer la voie à ce chapitre en raison de son expertise et de générosité. Une force de police bien formée doit compter en ses rangs des individus provenant de tous les horizons ethniques, religieux et tribaux afin qu'ils soient fiers d'un corps représentant toute la nation et pas seulement leur propre groupe, a-t-il ajouté.

Adam Hodge, un porte-parole du ministre des Affaires étrangères, John Baird, a refusé de se prononcer, faisant remarquer que le Canada avait préféré, par le passé, collaborer avec des organisations internationales comme Interpol.