Les États-Unis s'engagent à travailler encore plus étroitement avec le Canada afin de contrer les menaces terroristes sur le continent nord-américain, a affirmé hier le secrétaire d'État américain, John Kerry.

En visite officielle à Ottawa afin de transmettre de vive voix les condoléances et l'appui de l'administration Obama au peuple canadien après le meurtre de deux soldats canadiens et la fusillade au parlement la semaine dernière, M. Kerry a indiqué que le peuple américain comprend très bien le choc que provoque un tel attentat terroriste.

Mais de tels événements ne serviront qu'à renforcer la détermination de Washington de travailler avec ses plus proches alliés comme le Canada pour enrayer cette menace.

Pour y arriver, il faut non seulement prendre les moyens militaires pour annihiler les organisations comme le groupe armé État islamique en Irak et en Syrie, mais il faut s'attaquer à sa propagande sur les réseaux sociaux et sur l'internet et anéantir leurs sources de financement, a soutenu M. Kerry au cours d'un point de presse à la suite d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, John Baird.

«Le président Obama, le département d'État et toute l'administration s'engagent à travailler encore plus étroitement avec les autorités canadiennes à tous les niveaux afin de contrer des attentats terroristes. Comme l'a dit le premier ministre, le Canada ne sera pas intimidé. Et le Canada ne sombrera pas dans la haine, car la peur n'est pas la réponse à toutes ces questions et la haine n'est pas la solution aux défis auxquels nous sommes confrontés», a affirmé M. Kerry.

«Ensemble, ici comme de l'autre côté de l'Atlantique, nous allons défaire les défenseurs et les partisans du terrorisme, exposer leur hypocrisie et nous allons gagner la bataille des idées», a-t-il ajouté.

Le défi de «notre génération»

Estimant que «le terrorisme est le défi de notre génération», M. Kerry a indiqué que toutes les options sont sur la table pour intensifier la collaboration entre Washington et Ottawa pour le combattre.

«Nous devons nous assurer de retourner toutes les pierres et de revoir nos politiques parce que nous avons l'obligation de protéger nos citoyens», a-t-il affirmé.

Dès son arrivée à Ottawa, M. Kerry a tenu à déposer une couronne de fleurs au pied du Monument commémoratif de guerre, à l'endroit même où le caporal Nathan Cirillo a été abattu froidement par le tireur Michael Zehaf Bibeau, mercredi dernier.

Il a aussi rencontré le premier ministre Stephen Harper à son bureau de la colline parlementaire en fin d'après-midi.

«Je suis ici aujourd'hui pour renforcer nos liens d'amitié entre nos deux pays après les attaques terroristes de la dernière semaine», a-t-il dit en français. «Comme vous avez si souvent été à nos côtés, nous sommes fiers d'être ici à vos côtés aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Interrogé à savoir si les événements de la semaine dernière constituaient à ses yeux un attentat terroriste, John Kerry s'est montré prudent.

«Je ne vais pas tirer de conclusions au sujet des événements de la semaine dernière alors que vos autorités continuent leur enquête. De toute évidence, quiconque se promène avec une arme et attaque quelqu'un en uniforme et a comme but de se rendre au parlement, le gros bon sens veut qu'il se soit livré à un acte terroriste», a-t-il affirmé.