Il n'y aura pas de dynastie Ford à Toronto. Elle a été tuée dans l'oeuf.

Doug Ford, le frère du controversé Rob Ford qui a dû se retirer de la course à la mairie en début de campagne à cause de problèmes de santé, a échoué dans sa tentative à conserver la mairie torontoise dans le giron familial.

Les électeurs torontois ont plutôt jeté leur dévolu sur l'ancien chef du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario, John Tory.

Les résultats ont été plus serrés que ne le prévoyaient les sondages. M. Tory a obtenu 40,27 % des suffrages. M. Ford en a récolté 33,74 %. La majorité de M. Tory est légèrement supérieure à 64 000 votes.

Plus de six électeurs sur dix se sont déplacés pour exercer leur droit de vote.

La victoire de M. Tory n'a jamais vraiment été mise en doute. Dès l'entrée des premiers résultats sur le site Internet de la ville de Toronto, peu après 20 h 15, il détenait déjà une bonne avance sur Doug Ford. L'écart entre les deux rivaux s'est agrandi au courant de la soirée.

John Tory a fait campagne en promettant une nouvelle ère de coopération à l'Hôtel de Ville. Il s'est engagé à y ramener de la stabilité et un décorum disparu au cours des années Ford.

«C'est un grand soir pour notre ville», a-t-il lancé d'emblée à ses partisans. «Les gens ont fait leur choix ce soir. Nous allons commencer à construire notre ville, un Toronto prospère, juste et respecté.»

Il a insisté sur l'importance d'une grande collaboration entre lui et les conseillers municipaux. «Je vais travailler avec le conseil que les électeurs de Toronto ont choisi. Nous n'allons pas nous diriger à droite, nous n'allons pas nous diriger à gauche, nous allons foncer devant nous. Ce n'est pas la victoire d'un seul homme; c'est la victoire de tous ceux qui aiment notre ville et se préoccupent de son avenir.»

M. Tory a énuméré ce qui sera, selon lui, les priorités de son administration: l'amélioration des transports collectifs, la création d'emplois et la fin des embouteillages «qui étouffent (les) rues».

Dans un geste élégant, il a aussi demandé ses partisans d'applaudir Rob Ford, ce qu'ils ont fait.

Doug Ford a fait mauvaise fortune, bon coeur. «Je vais aller au lit ce soir avec la satisfaction du devoir accompli», a-t-il lancé à ses partisans qui ont conspué le nom de John Tory lorsque le perdant l'a félicité. M. Ford a dressé un bon bilan de l'administration de son frère Rob, affirmant que Toronto «est en meilleure santé» qu'il y a quatre ans. Il a aussi affirmé que Rob Ford et lui avaient ramené la stabilité financière à la Ville Reine et donné une voix aux contribuables à l'Hôtel de Ville.

Olivia Chow, l'ancienne députée néo-démocrate et veuve de l'ancien chef national du NPD, Jack Layton, s'est contentée de la troisième place, recueillant 23,14 % des voix, un résultat plutôt décevant pour celle qui était considérée comme la favorite au moment de se lancer dans la campagne. Elle a félicité M. Tory pour sa victoire et la campagne qu'il a mené.

Elle a demandé à ses partisans de «garder la foi».

«La foi est la confiance en ce qu'on espère arrivera un jour», a-t-elle déclaré.

Aucun autre des 62 autres candidats n'a obtenu plus de 0,4 % du vote.

L'ancien maire, Rob Ford, fera quand même un retour à l'Hôtel de Ville. Il a été élu à titre de conseiller municipal dans le district no 2, devançant son plus proche rival par plus de 47 points de pourcentage.

Rob Ford a félicité son frère pour avoir «accompli un boulot absolument phénoménal». Il a rappelé que les membres de la famille Ford n'abandonnaient jamais. Il a donné rendez-vous aux électeurs pour novembre 2018, à l'occasion des prochaines élections municipales. «Dans quatre ans, nous verrons un autre exemple que la famille Ford n'abandonne jamais, a-t-il lancé. Nous allons commencer à travailler pour novembre 2018.»

Environ 1,6 million d'électeurs étaient inscrits sur les listes.

Des élections se déroulent dans plus de 400 municipalités ontariennes.