Plus d'une centaine de manifestants ont marché dans les rues de Montréal, dimanche, pour dénoncer la participation du Canada à la guerre contre le groupe armé État islamique en Irak, quelques jours après les attaques qui ont coûté la vie à deux militaires, à Ottawa et à Saint-Jean-sur-Richelieu.

La marche s'est ouverte près d'un cénotaphe du centre-ville, où une vigile avait été organisée la veille pour honorer les deux soldats morts.

Le porte-parole du collectif Échec à la guerre qui a organisé la manifestation, Raymond Legault, croit qu'il existe clairement une corrélation entre l'attitude du gouvernement Harper et les tragiques événements de la semaine dernière.

Il soutient notamment que la participation canadienne à la guerre en Afghanistan, les déclarations incendiaires des élus conservateurs sur la Syrie et l'Iran, et l'appui indéfectible du Canada à Israël lors du plus récent conflit dans la bande de Gaza, ont pu perturber certaines personnes «dérangées» au fil des ans.

Certains manifestants ont plutôt suggéré que les attaques commises contre les militaires n'avaient pas vraiment de lien avec la guerre menée contre le groupe État islamique.

Ghyslaine Fleury estime qu'il s'agit plutôt de gestes individuels de jeunes qui ont des problèmes psychologiques.

«Il y aura toujours des esprits dérangés. [...] C'est l'entourage de ces personnes qui peut faire la différence», a-t-elle estimé.

Suzanne Dufresne, membre du groupe des Mémés déchaînées, doute même que le tireur d'Ottawa, Michael Zehaf Bibeau, était vraiment un islamiste radical.

«C'était un sans-abri, il était dans un refuge. Il s'est fâché parce qu'on avait refusé son passeport. C'est à se demander dans quelle mesure il serait un islamiste», a-t-elle souligné.

Six avions de combat canadiens ont quitté le pays mardi pour se rendre au Koweït, où seront basées les opérations du Canada contre le groupe État islamique en Irak. Environ 600 membres du personnel militaire, deux avions de surveillance et deux avions-citernes ont été dépêchés à cette base.