Plus de trois ans après que l'écrasement d'un hélicoptère militaire eut forcé la fin de l'une des dernières missions de combat du Canada en Afghanistan, des enquêteurs disent être presque parvenus à la fin de leurs travaux pour déterminer ce qui s'est produit, mais ne peuvent toujours pas donner une date pour la divulgation des résultats.

Un rapport sur l'écrasement du Chinook, survenu en 2011, n'a toujours pas été publié, chose d'autant plus surprenante que des informations sont facilement disponibles à propos de 20 accidents plus récents s'étant produits au sein de l'armée de l'air. Environ la moitié de ces enquêtes ont été complétées.

L'absence de toute déclaration sur l'incident concernant le Chinook n'a pas manqué d'être soulignée par certains passagers de l'appareil.

Un soldat ayant requis l'anonymat, l'un des quelque 20 membres des Forces canadiennes se trouvant à bord de ce vol dans une région éloignée du district de Panjwaï, dans la province de Kandahar (sud), se pose lui-même toujours des questions à propos de l'accident.

La semaine dernière, l'enquêteur en chef du directoire de la sécurité en vol de la Défense a précisé que l'enquête «suivait son cours», mais «approchait de sa conclusion», bien qu'il n'eut pas pu donner une date de fin.

Une version brouillon du rapport a été envoyée aux «personnes directement concernées» à des fins de commentaires sur la véracité de l'enquête, ainsi que pour savoir si les travaux étaient complets, a mentionné le lieutenant-colonel Martin Leblanc par courriel. «Après cela, nous travaillerons à la version finale du rapport d'enquête en fonction de tous les commentaires que nous aurons reçus», a-t-il ajouté.

L'événement s'est produit lorsque le pilote a tenté de poser l'hélicoptère rempli sur un sol poussiéreux, à la pleine lune. L'appareil s'est alors couché sur le côté, projetant hommes et équipement en tous sens. Certains soldats et un journaliste ont d'abord été pris au piège de la carcasse alors que l'odeur de l'essence remplissait la cabine, mais il n'y a pas eu d'incendie et tous ont pu s'en sortir sans problème. Personne n'est mort, mais l'hélicoptère de 45 millions $ a été détruit. Quelques personnes ont été évacuées vers des hôpitaux militaires, et le soldat s'étant confié à La Presse Canadienne affirme qu'«il soigne encore ses blessures aujourd'hui», et qu'il possède «des amis qui ne reviendront jamais au travail».

L'activité ennemie a immédiatement été rejetée comme cause de l'écrasement, et les personnes impliquées soutiennent que la noirceur et la poussière ont joué un rôle dans l'accident.

Les tempêtes de poussière provoquées par les rotors des hélicoptères en Afghanistan ont représenté d'importants risques pour les pilotes.

L'an dernier, la personne occupant alors le poste d'enquêteur en chef avait déclaré qu'un manque de ressources nuisait à l'enquête sur l'écrasement du Chinook.

Le colonel Dittman a par la suite souligné que plusieurs problèmes avaient été réglés, permettant ainsi de relâcher une partie de la pression pour permettre de compléter l'enquête.

M. Dittman a de plus indiqué que le directoire menait plusieurs enquêtes de front - environ 3200 dossiers par année, pour la plupart des affaires mineures -, et a promis de finaliser celle-ci dès que possible.

La Presse Canadienne, dont le journaliste a été légèrement blessé lors de ce vol, a déposé l'an dernier une requête d'accès à l'information pour obtenir des informations sur l'accident. La Défense a rendu un document de 17 pages, dont 16 ont été caviardées.

L'agence de presse a retiré son appel après qu'un enquêteur du Commissariat à l'information eut dit qu'il avait reçu l'assurance que le rapport serait publié d'ici la fin du mois de mai.