Les progressistes-conservateurs à Terre-Neuve-et-Labrador ont brisé une impasse, samedi soir, en désignant un ancien policier pour devenir le prochain premier ministre de la province après une course à la direction ayant nécessité trois tours de scrutin.

L'ex-ministre Paul Davis a remporté la course et deviendra le 12e premier ministre de la province.

Il a obtenu 351 voix, devançant de peu un autre ex-ministre conservateur John Ottenheimer, qui a récolté 326 voix.

La course à la direction du Parti progressiste-conservateur à Terre-Neuve-et-Labrador a nécessité un troisième tour inattendu, samedi, aucun des candidats au deuxième tour n'ayant été en mesure d'obtenir une majorité claire.

Au deuxième tour, M. Davis avait été crédité de 340 voix, contre 339 pour M. Ottenheimer. Les deux camps avaient alors tenté de retrouver des délégués qui avaient déjà quitté le congrès, afin qu'ils reviennent pour voter pour le troisième tour.

Le troisième candidat Steve Kent, âgé de 36 ans, avait été écarté après le premier tour. Il a aussitôt appuyé M. Davis, âgé de 53 ans, son collègue au cabinet jusqu'à ce qu'ils se retirent tous deux plus tôt cette année pour tenter leur chance à la direction du parti.

«Personne n'aurait pu prédire les circonstances de ce qui s'est passé ici ce soir», a dit M. Davis après son discours de victoire.

«Nous en sommes là, et nous avons traversé un processus qui a été juste pour tout le monde. (...) Je suis plutôt content du résultat, bien sûr», a-t-il ajouté.

M. Ottenheimer, 61 ans, avait quitté la politique en 2007 en raison de problèmes de santé, et avait servi par la suite comme président de Hydro Terre-Neuve-et-Labrador.

Huit mois après la démission de la première ministre Kathy Dunderdale, la province de Terre-Neuve-et-Labrador trouve ainsi son successeur. Tom Marshall a agi comme premier ministre par intérim depuis le départ de Mme Dunderdale.

Quelque 850 délégués du Parti progressiste-conservateur étaient réunis à Saint-Jean pour élire leur nouveau chef.

M. Davis devra convoquer des élections au plus tard 12 mois après son entrée en fonctions.

Il n'a pas encore déterminé à quel moment il prêtera serment comme nouveau premier ministre, et n'a pas exclu de tenir des élections le printemps prochain.

Les progressistes-conservateurs ont conservé des majorités depuis 2003, et représentaient une force inébranlable sous le premier ministre Danny Williams.

Mme Dunderdale a mené le parti à sa réélection en 2011 après le retrait de la vie politique de M. Williams, mais elle a dû quitter en janvier dernier au coeur de questions sur son leadership et à la suite de pannes de courant à la grandeur de la province.

Le parti a essuyé des revers dans quatre élections complémentaires consécutives - dont trois circonscriptions qui étaient détenues par des ministres progressistes-conservateurs.

M. Davis, qui était un policier provincial avant de faire le saut en politique en 2010, a promis de rajeunir le parti en le rapprochant de ses racines et des électeurs.

Bien que les progressistes-conservateurs soient en recul dans les sondages, M. Davis affirme que le parti a encore un taux de satisfaction solide quant à la direction qu'il fait prendre à la province.

«Si les gens croient que le lien est brisé avec leur gouvernement, alors nous avons un problème qu'il faut régler», a dit le nouveau chef du parti.