Les conservateurs ont fait de la reconnaissance des titres de compétences des nouveaux arrivants l'une de leurs priorités, mais les immigrants ont déclaré lors d'une recherche commandée par le gouvernement qu'ils faisaient face à des «obstacles majeurs» les empêchant de dénicher un emploi même quand leurs compétences sont reconnues.

Dans un rapport préparé plus tôt cette année par Environics Research, les nouveaux arrivants de 12 groupes de discussion à travers le pays ont déclaré que d'autres problèmes les empêchaient de trouver du boulot.

Les participants - incluant des médecins et des ingénieurs - ont dit que la barrière de la langue et le pré-requis d'avoir de l'expérience au Canada mentionné dans les offres d'emploi posaient les plus gros problèmes.

Ils ont mentionné qu'ils croyaient que la demande d'expérience au Canada était «une manière déguisée pour un employeur de favoriser les personnes nées au Canada», selon le rapport.

Les participants ont aussi pointé vers le manque de contacts au Canada et «les difficultés dans les interactions sociales courantes en raison de la langue et des différences culturelles».

Les participants ont déclaré qu'ils ne croyaient pas que la reconnaissance officielle des compétences était un problème majeur. Les points de vue variaient toutefois sur la valeur des compétences selon le pays d'origine des participants.

«Plusieurs participants chinois croient que leur formation et leurs expériences de travail en Chine n'ont pas une grande valeur au Canada puisqu'ils pensent que les choses sont si différentes entre la Chine et le Canada qu'elles ne sont pas applicables», peut-on lire dans le rapport.

«On a noté qu'un diplôme en droit de la Chine ne prépare aucunement une personne à pratiquer le droit au Canada.»

Un porte-parole du ministre de l'Emploi, Jason Kenney, a expliqué que le gouvernement avait commandé l'étude afin de déterminer si les immigrants ayant des compétences particulières avaient de la difficulté à trouver du travail. Il a ajouté que les conservateurs prévoyaient dévoiler cet automne un plan d'initiatives pour contrer ces problèmes.

«C'est une priorité importante pour l'automne», a dit Nick Koolsbergen.

Plus tôt cet été, M. Kenney avait annoncé un accord avec les provinces reconnaissant 10 nouveaux emplois, incluant les soudeurs, les charpentiers et les électriciens, afin d'améliorer la reconnaissance des compétences des nouveaux arrivants.

Le gouvernement a déclaré qu'un des objectifs était de réduire les besoins en travailleurs étrangers temporaires en utilisant mieux les personnes déjà présentes au Canada.

Il y a deux ans, les conservateurs avaient aussi créé des prêts de reconnaissance des compétences. Ils ont émis plus de 1000 prêts aux immigrants professionnels qualifiés afin de les aider à couvrir les frais requis pour la reconnaissance de leurs compétences au Canada à travers d'autres formations.

Cependant, les participants à l'étude ont également demandé au gouvernement d'en faire plus afin d'augmenter la reconnaissance des problèmes. Ils ont recommandé l'ajout d'un volet éducatif au processus de demande d'immigration se concentrant sur les compétences et le travail au Canada.

«Du point de vue des participants, plus ils ont d'information, et le plus tôt ils l'obtiennent dans le processus d'immigration, mieux c'est pour eux», a conclu le rapport.