L'agence canadienne chargée de l'espionnage électronique a intercepté - et conservé - plusieurs communications privées de Canadiens l'an dernier, enfreignant ainsi les politiques internes relatives aux renseignements personnels.

Dans son rapport annuel, le Bureau du commissaire du Centre de la sécurité des télécommunications, qui garde un oeil sur les activités du Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC), révèle que plusieurs des 66 interceptions impliquant des Canadiens ont été traitées de manière adéquate, mais que certaines d'entre elles ne l'ont pas été.

Basé à Ottawa, le CSTC surveille les communications étrangères qui peuvent intéresser le renseignement canadien, et échange une grande quantité d'informations avec des agences semblables aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie et en Nouvelle-Zélande (le réseau «Five Eyes»).

Des informations divulguées par Edward Snowden, ex-sous-traitant de l'Agence de sécurité nationale américaine, ont suscité des interrogations concernant les activités de ces «cinq yeux».

Le CSTC assure qu'il ne cible que les courriels, appels téléphoniques et activités satellites en provenance de l'étranger. Il admet toutefois qu'il ne peut surveiller les communications à l'échelle mondiale sans obtenir au passage quelques informations canadiennes.

Dans certains cas, le ministre de la Défense autorise des activités du CSTC qui pourraient autrement enfreindre une provision du Code criminel sur l'interception des communications privées des Canadiens.