Après avoir évalué les candidatures des six consortiums ayant manifesté leur intérêt afin d'être le partenaire privé impliqué dans le projet visant à remplacer l'actuel pont Champlain, Ottawa a finalement décidé d'en inviter seulement trois à soumissionner.

C'est ainsi que le Groupe Signature sur le Saint-Laurent, Alliance Saint-Laurent et le Partenariat Nouveau Pont Saint-Laurent se livreront bataille afin d'être sélectionnés par le gouvernement fédéral, qui est allé de l'avant lundi avec sa demande de propositions.

«À la suite d'une évaluation rigoureuse (...) une demande de propositions, la deuxième étape du processus, (...) a été transmise aux trois consortiums s'étant les mieux classés», est-il écrit dans les documents fournis par Ottawa.

Les critères du gouvernement fédéral afin de sélectionner les trois consortiums concernés n'ont toutefois pas été précisés dans les documents publiés sur le site Web de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.

Le consortium sélectionné sera notamment responsable de «concevoir, construire, financer, exploiter et entretenir» la structure qui remplacera la pont Champlain.

Ce nouveau pont doit être en service en 2018 et avoir une durée de vie de 125 ans.

Certaines firmes d'ingénierie québécoises dont la réputation a été entachée en raison d'allégations de corruption ou par des témoignages devant la commission Charbonneau se retrouvent notamment au sein des trois consortiums.

SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]] , entre autres soupçonnée d'avoir effectué des paiements douteux afin d'obtenir le contrat du Centre universitaire de santé McGill, semble occuper une place importante au sein de Groupe Signature sur le Saint-Laurent.

De son côté, Dessau - qui s'est retrouvée pendant quelques mois sur la «liste noire» de l'Autorité des marchés financiers, ce qui l'empêchait de soumissionner pour des contrats publics, jusqu'à sa réhabilitation le 28 novembre dernier - fait partie du consortium Partenariat Nouveau Pont Saint-Laurent.

WSP Canada, la filiale canadienne de WSP Global [[|ticker sym='T.WSP'|]] , anciennement connue sous le nom de Genivar - dont certains dirigeants ont témoigné devant la Commission Charbonneau - fait quant à elle partie d'Alliance Saint-Laurent.

«Le gouvernement (...) attribuera un contrat au consortium qui répondra aux exigences techniques au coût le plus bas afin d'assurer le meilleur rapport qualité-prix», souligne la demande de propositions.

De plus, les projets soumis par les trois consortiums devront respecter les exigences architecturales qui ont été dévoilées par le ministre fédéral de l'Infrastructure, Denis Lebel, le 27 juin dernier.

La signature du pont sera un immense pylône s'élevant à 160 mètres - 120 mètres au-dessus du tablier - où seront ancrés les haubans qui serviront à soutenir la structure au-dessus de la voie maritime, son point le plus élevé.

Outre l'architecte Jensen et la firme d'architectes montréalaise Provencher-Roy, Mission Montréal et Héritage Montréal ainsi que les ordres des architectes et des ingénieurs du Québec ont participé à la conception de l'ouvrage.

Les travaux du nouvel ouvrage devraient s'amorcer à l'été 2015, après la sélection du partenaire privé, qui doit être annoncée en avril 2015. Les autres volets du chantier - comme la reconstruction de l'autoroute 15 ainsi que le nouveau pont de l'Île-des-Soeurs - devraient être terminés en 2020.

Bien que les concepteurs leur laisseront le choix des matériaux et des méthodes de construction, on ne donnera aucune latitude quant au respect du dessin, à la qualité et à la durabilité de l'ouvrage et à l'échéancier.

Ce projet devrait créer 30 000 emplois, selon les estimations du gouvernement fédéral.

Les automobilistes verront très bientôt les premiers effets de ce gigantesque chantier puisqu'ils seront redirigés dès cet automne vers le pont jetée qui doit remplacer temporairement le pont de l'Île-des-Soeurs pendant que celui-ci est démoli et reconstruit.