Des manifestants propalestiniens ont exprimé leur opposition à l'intervention militaire israélienne à Gaza, aujourd'hui, au Québec et ailleurs sur la planète.

Malgré dix jours de violences exacerbées au Proche-Orient, les cortèges ont défilé dans un calme relatif à Montréal, Londres et Bruxelles. Les manifestations ont toutefois tourné au vinaigre dans les rues de Paris.

«C'est une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien, a indiqué Doug Smith, porte-parole des organisateurs de la manifestation montréalaise. On est venus pour commémorer le 10e anniversaire de la condamnation du mur d'apartheid d'Israël, mais aussi à cause de ce qui se passe depuis une dizaine de jours: le massacre de 333 personnes.»

Quelques centaines de manifestants - 1000 selon les organisateurs - s'étaient déplacés. Ils ont quitté le parc Jarry, avec une banderole longue de plusieurs dizaines de mètres et représentant le drapeau palestinien: vert, noir et rouge.

L'événement a failli déraper dès ses premières minutes, alors qu'une militante pro-israélienne est venue faire flotter le drapeau de l'État hébreu à travers la foule de manifestants. Une bousculade a suivi, Terri Allister se retrouvant étendue au sol, accrochée au fanion que certains essayaient de lui arracher des mains. Elle aurait reçu des coups de pied. «Même en Israël les gens meurent. Ils reçoivent des roquettes», a dit Mme Allister après avoir repris ses esprits. Le seul motif des tunnels [creusés par les militants palestiniens et qu'Israël veut détruire] c'est de tuer les enfants et les familles.»

La jeune Khadija Abdouche, pour sa part, distribuait des beignets à travers la foule et ramassait des dons «pour la Palestine».  «C'est une guerre absolument pour rien», a-t-elle déploré entre deux ventes.

L'organisateur Doug Smith et ses collègues en ont aussi contre l'appui du gouvernement canadien au gouvernement de Benjamin Nétanyahou.

Même son de cloche du côté de la solidaire Françoise David, seule élue à participer à la manifestation. «Dans ce conflit, le Canada a une attitude intolérante, intransigeante et innommable en reconnaissant le droit d'Israël à se défendre mais ne reconnaissant en rien le droit des Palestiniens à vouloir se donner un pays», a-t-elle décrié. Mme David a aussi déploré «l'assassinat» de trois enfants sur une plage de Gaza, il y a deux jours.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Une militante pro-israélienne est venue faire flotter le drapeau de l'État hébreu à travers la foule de manifestants.

Émeute à Paris

De l'autre côté de l'Atlantique, une grande manifestation propalestinienne s'est transformée en véritable émeute dans les rues de Paris, dans la foulée de son interdiction par les autorités.

En fin d'après-midi, une centaine de manifestants s'en sont pris aux policiers antiémeute leur jetant pierres et bouteilles dans un quartier du nord de Paris. Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

Au moins une personne a été blessée et la police a interpellé 14 personnes.

Un peu plus tôt, les manifestants avaient afflué par centaines pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza malgré la décision des autorités d'interdire tout rassemblement. «Nous sommes tous des Palestiniens» ou «Palestine vivra, Palestine vaincra», ont-ils scandé, sous l'oeil de la police antiémeute.

Les autorités avaient interdit la manifestation à Paris, une décision inédite en Europe. Elles craignaient des «troubles à l'ordre public» après les débordements de la manifestation propalestinienne du 13 juillet. Des incidents avaient alors opposé certains manifestants propalestiniens à des membres de la communauté juive devant une synagogue, faisant huit blessés.

Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le calme à Bruxelles et à Londres.

- Avec AFP

Photo Thibault Camus, AP

Les manifestations ont tourné au vinaigre dans les rues de Paris.