Le Commissaire aux services en français de l'Ontario, François Boileau, dit avoir reçu l'équivalent d'une plainte par jour lors de la dernière année, tel que dévoilé dans son rapport annuel déposé jeudi.

Ces 280 plaintes individuelles portaient sur divers sujets, tels que l'absence de services en français à un comptoir gouvernemental, des consultations publiques unilingues en anglais, en passant par des services disponibles en français, mais non équivalents à ceux offerts en anglais.

Plus de la moitié des plaintes (55 %) ont été déposées par des résidants de l'Est de la province.

Les 280 plaintes n'ont toutefois pas toutes été jugées admissibles, car certaines visaient plutôt les municipalités ou étaient de nature purement privée, sans impliquer le gouvernement. Mais 190 ont été jugées recevables.

Parmi celles-ci, le ministère de la Santé est celui qui a récolté le plus de plaintes en 2013-2014 (43), suivi par le ministère des Services gouvernementaux (26) et le ministère des Finances (15).

Dans son rapport, le commissaire dit aussi avoir besoin d'un interlocuteur au sein de l'Assemblée législative. Il recommande donc la création d'un comité permanent.

En janvier 2014, le Commissariat avait quitté le giron gouvernemental pour devenir un organisme indépendant.

Mais François Boileau dit ne pas avoir de réel interlocuteur au sein du Parlement pour assurer le suivi aux recommandations formulées dans ses rapports, ni pour réellement mettre de l'avant toutes les questions liées à l'épanouissement du français en Ontario.

Il veut aussi exiger du gouvernement qu'il réponde aux recommandations et à ses autres requêtes officielles dans un délai de 90 jours.

Il déplore de plus que les réponses du gouvernement à ses recommandations ne soient pas toujours satisfaisantes.

«Si, au fil des ans, plusieurs recommandations du commissaire ont été suivies et se sont traduites par des améliorations tangibles de la prestation de services en français en Ontario et, par conséquent, de la situation des francophones dans la province, d'autres recommandations ont connu moins de succès», est-il écrit dans le rapport.

Il cite en exemple les recommandations formulées l'an dernier dans son rapport annuel.

Il avait suggéré entre autres l'élaboration d'un plan d'action permettant l'accès réel aux services en français aux populations vulnérables et la mise en place d'une directive pour qu'il y ait une offre active des services en français

Il qualifie les réponses d'avoir été «loin d'être convaincantes», le gouvernement ayant notamment répliqué qu'il n'y a pas de besoins justifiant un plan d'action spécifique pour les populations vulnérables.

Le commissaire veut aussi que le ministère de l'Immigration se dote d'un groupe d'expert pour aller chercher plus d'immigrants francophones.

Dans une autre suggestion, il incite la procureure générale à mettre en oeuvre un projet pilote pour améliorer l'accès à la justice en français.