Les Forces armées canadiennes (FAC) ont fait des progrès intéressants pour composer avec les blessures survenues au combat, mais doivent en faire davantage pour venir en aide aux soldats aux prises avec des problèmes de santé mentale et à leur famille, conclut un comité de la Chambre des communes.

Selon ce comité multipartite, les recrues des FAC devraient être soumises à des examens de santé mentale rigoureux. Quant aux soldats plus expérimentés, ils devraient suivre une formation pour apprendre à évaluer l'état de leur santé mentale.

Le rapport daté de vendredi souligne également que les Forces armées canadiennes devraient former davantage les familles des militaires sur les enjeux en matière de santé mentale avant que les soldats ne soient déployés.

Bien que la formation sur la résilience et la préparation mentale ne prévienne pas le développement des blessures liées au stress opérationnel chez les militaires, le Comité permanent de la défense nationale a dit estimer que «ces programmes parviennent à déstigmatiser le sujet de la santé mentale et à encourager les militaires ayant besoin de traitement à se reconnaître et à demander de l'aide plus tôt».

Des témoins ont affirmé devant le comité que les médecins de l'armée soignaient les blessures survenues sur le champ de bataille avec compétence. En Afghanistan, un soldat blessé qui avait des signes vitaux à son arrivée à l'hôpital international de Kandahar avait 97 pour cent de chances de s'en tirer.

Hans Jung, un ancien chirurgien des FAC, a déclaré aux membres du comité qu'il s'agissait là du taux de survie le plus élevé de l'histoire militaire.

Mais il faut mettre plus d'accent sur les soins en santé mentale, et surtout consacrer davantage de ressources pour aider les anciens combattants à effectuer une transition harmonieuse vers la vie civile, souligne-t-on dans ce rapport, qui formule 32 recommandations.

Des progrès ont été réalisés au cours des dernières années, reconnaît-on dans le document. Mais certains des soldats qui ont servi dans l'armée canadienne n'ont pu profiter de ces avancées.

«Le comité reconnaît que les FAC ont fait énormément de progrès dans la dernière décennie en ce qui concerne la formation sur la résilience et la préparation mentale. Toutefois, il est particulièrement inquiétant d'entendre les familles des militaires raconter que leurs proches en uniforme n'ont peut-être pas eu accès à cette formation parce qu'elle n'est offerte que depuis quelques années», peut-on lire dans le rapport.

«Il y a sans doute bien d'autres victimes de ce «mauvais timing» et des lacunes passées», conclut-on.