La violence est au coeur des deux tiers des crimes motivés par la haine de l'orientation sexuelle, alors que la plupart des crimes haineux à caractère religieux ou ethnique au Canada ne constituent «que» des méfaits, démontrent des données publiées jeudi par Statistique Canada.

La police a déclaré 1414 affaires criminelles motivées par la haine au Canada en 2012, soit 82 de plus que l'année précédente, a indiqué jeudi Statistique Canada. L'agence fédérale décrit les crimes haineux comme des affaires criminelles dont une enquête policière permet de déterminer qu'elles ont été motivées par la haine d'un groupe identifiable.

Globalement, près de 70 % des crimes haineux signalés par la police étaient sans violence, avec les méfaits - vandalisme, graffitis et autres formes de destruction d'un bien - constituant plus de la moitié des crimes de haine en 2012.

Néanmoins, les deux tiers des crimes motivés par la haine de l'orientation sexuelle comportaient une infraction avec violence, alors que la proportion s'établissait au tiers pour les crimes motivés par la haine de la «race» ou de l'origine ethnique. Les crimes haineux à caractère religieux étaient moins susceptibles d'être violents, avec une proportion de 13 %.

L'agence fédérale a mentionné que la moitié des crimes haineux étaient motivés par la haine d'une «race» ou d'une origine ethnique. La haine d'une religion particulière (dont les religions juive, musulmane et catholique) était à l'origine de 30 % des crimes haineux.

Un autre 13 % des affaires étaient motivé par la haine de l'orientation sexuelle, tandis que les 6 % restants étaient fondés sur la langue, l'incapacité mentale ou physique, le sexe, l'âge ou une autre caractéristique (comme la profession ou les convictions politiques).

Parmi les crimes motivés par la haine de l'origine ethnique, les populations noires étaient les plus souvent ciblées, avec 21 % de tous les types de crimes haineux. Dans le cas des crimes motivés par la haine de la religion, ceux qui ciblaient les populations juives étaient les plus fréquents, avec 17 % de tous les types de crimes haineux.

Une majorité de 82 % des crimes haineux déclarés par la police au Canada ont été commis dans les grandes villes, a indiqué Statistique Canada. Ainsi, dans l'ensemble, les 10 plus grandes «régions métropolitaines de recensement» (RMR) au Canada, qui comptent légèrement plus de la moitié de la population, ont enregistré 63 % des crimes de haine déclarés par la police en 2012.

Toronto, Montréal et Vancouver, les trois plus grandes RMR au Canada, ont enregistré 35 % des crimes de haine déclarés par la police. Toutefois, lorsque la taille de la population était prise en compte, ces trois RMR n'affichaient pas les taux les plus élevés de crimes haineux déclarés par la police.

En 2012, c'est à Hamilton, à Thunder Bay et à Peterborough que l'on retrouvait les taux pour 100 000 habitants les plus élevés de crimes de haine déclarés par la police.

Les données pour 2012 laissent aussi croire que la majorité des auteurs présumés de crimes haineux étaient de jeunes hommes. Parmi les gens accusés de crimes haineux, 57 % étaient âgés de moins de 25 ans, et ce groupe a été accusé de deux tiers des crimes haineux motivés par la haine de l'orientation sexuelle.

Les victimes étaient aussi surtout des jeunes, avec 40 % d'entre elles âgées de moins de 25 ans. Plus de la moitié des victimes de crimes reliés à l'orientation sexuelle étaient âgées de moins de 25 ans.