Le vérificateur général par intérim, Michel Samson, reproche à Hydro-Québec son manque de collaboration, dans un rapport déposé mercredi à l'Assemblée nationale.

Hydro-Québec a refusé de lui fournir certains documents de gestion interne, ce qui a fortement déplu au vérificateur.

M. Samson estime que la position défendue par la direction d'Hydro-Québec est carrément incompatible avec la recherche d'une plus grande transparence de la société d'État et nuit à la mission qui lui a été confiée, à savoir de vérifier les pratiques de gestion des fonds publics.

Il explique qu'Hydro-Québec justifie son refus, en faisant valoir que la société d'État interprète de façon «restrictive» l'étendue des pouvoirs conférés au vérificateur.

La loi sur le vérificateur général a été modifiée en 2013 de manière à étendre son champ d'application à l'ensemble des organismes gouvernementaux, incluant les sociétés d'État.

Malgré cela, Hydro-Québec estime qu'elle n'est pas tenue de fournir des documents antérieurs à l'adoption de la loi, soit juin 2013, et elle demande au vérificateur de justifier ses demandes de documents.

Or, cette position d'Hydro-Québec «menace l'indépendance nécessaire à la réalisation de ma mission», selon M. Samson. «C'est une limite importante à mon mandat», a-t-il insisté en conférence de presse, en précisant qu'il n'avait jamais rencontré une telle résistance dans le passé.

Il a dit cependant garder espoir que la direction de la société d'État allait s'amender à l'avenir. «Mon but est simple dans le fond: c'est d'obtenir la même collaboration d'Hydro-Québec que j'obtiens des autres sociétés, des ministères et des organismes quand je réalise des mandats. Ni plus, ni moins», a-t-il résumé.

La direction d'Hydro a réagi en publiant deux lettres adressées au vérificateur, datées du 13 mars et du 2 juin, dans lesquelles elle assure l'institution de son «entière collaboration». Les lettres sont signées par la vice-présidente Marie-José Nadeau.

Le communiqué rendu public par la même occasion stipule que le vérificateur «a accès à toutes les informations conduisant à la publication des états financiers vérifiés de l'entreprise».

De son côté, en point de presse, le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a déclaré: «J'exige qu'Hydro-Québec se conforme à la loi».

Il s'est fait rassurant, en soutenant qu'Hydro-Québec était «actuellement en discussion avec le vérificateur général pour se conformer à la loi».

À la Coalition avenir Québec, le député Gérard Deltell a déploré le fait qu'Hydro-Québec soit gérée «en vase clos».