Le dépotoir d'Iqaluit est aux prises avec un incendie impossible à éteindre qui fait rage depuis des semaines, forçant la fermeture des écoles et la diffusion d'une mise en garde relative à la santé, en plus d'envoyer de grandes colonnes d'épaisse fumée noire au-dessus de la capitale territoriale.

Baptisé «dumpcano» - amalgame de «dump» (dépotoir) et «volcano» (volcan) -, l'incendie brûle depuis le 20 mai, envoyant une épaisse fumée blanche dans le ciel de la capitale du Nunavut.

Selon le chef des pompiers, Luc Grandmaison, le brasier a environ la taille d'un terrain de football et sa source se trouve probablement sous un amas de déchets équivalant à un édifice de quatre étages.

M. Grandmaison affirme qu'il ne sait pas précisément ce qui brûle, mais que les flammes se nourrissent des tonnes d'ordures ménagères déposées au dépotoir.

Il ajoute que l'incendie, dont la chaleur est évaluée à 1400 degrés Celsius à la surface, est trop dangereux pour être combattu.

«Il s'agit de la température à l'extérieur - pouvez-vous imaginer la chaleur à l'intérieur de l'amas?»

Ses pompiers ont creusé des tranchées pour isoler le secteur en feu et attendent que l'incendie s'éteigne de lui-même. Impossible, par ailleurs, de déblayer l'amas de déchets pour parvenir au coeur du brasier.

«Avec des pelles mécaniques, la montagne de déchets pourrait s'écrouler et brûler les travailleurs. C'est trop dangereux. Qu'essayons-nous de sauver, au juste?»

Il s'agit du quatrième incendie au dépotoir d'Iqaluit depuis décembre.

Les pneus, les métaux et les bidons de peinture sont entassés dans une autre section du dépotoir.

«Déchets de table, déchets organiques, boîtes de carton, produits du bois, tous les genres de déchets que vous pouvez trouver dans une municipalité. Tout est là», dit M. Grandmaison.

Alors que les vents continuaient de souffler de l'ouest, vendredi, environ 200 élèves de deux écoles ont été renvoyés chez eux pour une deuxième journée de suite.

L'odeur faisait contracter les narines partout dans la ville. Le ministère de la Santé du territoire a émis un avertissement, affirmant que les personnes souffrant de problèmes cardiaques ou pulmonaires, ainsi que les aînés et les nouveaux-nés, devraient demeurer à l'intérieur.

De son côté, M. Mooney indique que les écoles pourraient de nouveau être fermées, bien que le fait de fermer ou ouvrir les prises d'air, en fonction de la direction du vent, pourrait atténuer le problème.

En 2010, un incendie dans le dépotoir a brûlé pendant six semaines avant d'être éteint. La qualité des infrastructures est à blâmer, et les maires du territoire plaident depuis 2001 pour des sommes fédérales supplémentaires afin de procéder à des mises à niveau.