Le Canada devrait exécuter ce mois-ci des travaux d'agrandissement de prisons pour femmes avec l'ajout de nouvelles pièces destinées aux mères et leurs nourrissons ou jeunes enfants.

Il y a toutefois peu d'indices que ces nouvelles unités entraîneront une augmentation du nombre de participantes au programme mère-enfant du gouvernement fédéral, qui est rarement utilisé, bien qu'il s'inscrive encore officiellement dans les politiques carcérales.

L'ombudsman des prisons fédérales, Howard Sapers, dit être en contact fréquent avec Service correctionnel Canada sur cette question, non seulement à propos de la confusion entourant cette politique, mais également en raison du très faible taux de participation.

Depuis 2008, seulement 14 enfants ont participé à l'échelle fédérale, dont huit à temps plein. Il n'y a actuellement que deux participants à temps partiel, précise M. Sapers.

En vertu de ce programme, les enfants de moins de quatre ans peuvent demeurer à l'intérieur de la prison avec leur mère détenue admissible. Les enfants de moins de six ans sont admis à temps partiel.

Les partisans du programme croient qu'il peut avoir des avantages pour la mère et l'enfant, y compris un plus faible taux de récidive. Par contre, certains groupes de victimes ont affirmé que cela offre aux femmes incarcérées un privilège qu'elles ne méritent pas. Les employés des prisons ont également soulevé des inquiétudes quant à la sécurité des enfants.

Service correctionnel Canada est en voie d'ajouter un total de 114 lits à sécurité minimale dans des prisons de Nouvelle-Écosse, de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. Il y aura 15 pièces adjacentes à la prison, prévues pour les mères et leurs enfants, a indiqué par courriel la porte-parole Chantal Guérette. Elle n'a cependant pas confirmé si ces ajouts signifient une hausse du nombre de participantes.

En 2008, le gouvernement Harper a ordonné un resserrement des critères d'admissibilité, mais six ans plus tard, il n'a toujours pas officialisé le changement.