Rob Ford n'est pas officiellement entré sur le territoire américain lorsqu'il s'est envolé pour Chicago la semaine dernière pour une cure de désintoxication, ont affirmé des médias mardi, mais son avocat insiste sur le fait que le maire de Toronto est bel et bien hospitalisé pour suivre une thérapie pour régler son problème de dépendance.

Le lieu où se trouve M. Ford est un mystère, et son avocat, Dennis Morris, estime que les choses devraient rester ainsi.

Dans une entrevue avec La Presse Canadienne, Me Morris a affirmé que les médias devraient «prendre un pause» et laisser le maire suivre sa thérapie. Tout le monde pourra voir les résultats lorsqu'il aura terminé sa cure, a-t-il ajouté.

Rob Ford a quitté sa résidence la semaine dernière, après avoir annoncé qu'il prenait un congé et suspendait sa campagne de réélection pour obtenir une «aide immédiate» pour son problème d'alcool.

Il a annoncé sa décision quelques heures après que le Globe and Mail eut rapporté qu'un trafiquant de drogue avait présenté à deux de ses journalistes une vidéo montrant supposément M. Ford en train de fumer ce qui semble être du crack. La vidéo aurait été enregistrée la veille dans le sous-sol de la maison de la soeur du maire.

Le Toronto Sun a aussi publié un enregistrement audio de M. Ford dans un bar qui fait des commentaires homophobes, prononce des insultes raciales et utilise des termes disgracieux pour parler de sa rivale Karen Stintz.

À ce moment, Me Morris avait affirmé qu'il n'était pas possible de savoir ce qu'il y avait dans la pipe vue dans des images tirées de la vidéo.

Il avait aussi déclaré que le maire était parti à Chicago, mais qu'il ne suivait pas de cure dans cette ville.

Le Globe and Mail a rapporté mardi que lors de son atterrissage à Chicago, M. Ford avait volontairement retiré sa demande d'entrée dans le pays. Le journal cite le consul général du Canada à Chicago, qui a déclaré que M. Ford ne s'était pas fait refuser l'entrée aux États-Unis.

Me Morris a refusé de dire à quel endroit le maire s'est ensuite rendu, précisant seulement qu'il se trouvait dans un centre de soins. Selon lui, M. Ford se porte bien.

Le maire de Toronto s'est envolé vers Chicago à bord d'un vol privé, ce qui signifie que les procédures douanières américaines devaient être faites à Chicago, et non à Toronto comme c'est le cas habituellement pour les vols commerciaux à destination des États-Unis.

Un avocat de Toronto spécialisé dans les questions d'immigration, Evan Green, a indiqué que le fait d'avoir admis une consommation de drogue - M. Ford a avoué dans le passé avoir consommé du crack et d'autres drogues - pouvait rendre une personne inadmissible sur le territoire américain.

Les agents de l'immigration peuvent diriger un tel visiteur vers un médecin de l'immigration américaine au Canada afin de s'assurer qu'il n'est pas toxicomane, a précisé M. Green.

Mais il y a une exemption pour les personnes dépendantes aux drogues qui se rendent aux États-Unis pour des traitements, a-t-il ajouté.

«Ils voudront savoir où vous allez, combien de temps vous y resterez, quel est le plan, s'agit-il d'un centre ouvert ou fermé, comment tout cela fonctionne et qui paie», a poursuivi l'avocat.

Ainsi, une personne qui dirait aux agents de l'immigration qu'elle cherche un lieu pour être traitée pourrait être refoulée, a-t-il estimé. Dans un tel cas, le visiteur ne sera pas officiellement rejeté, mais se fera conseiller de retirer sa demande et de rentrer dans son pays, selon Me Green. Un visiteur pourrait aussi retirer sa demande avant d'en arriver à cette étape, a-t-il précisé.

«Si vous n'aimez pas les questions qu'ils posent, si vous ne voulez pas y répondre et que vous êtes frustré, vous pouvez dire: "Vous savez quoi? Je n'ai pas besoin d'y aller. Je n'irai pas. Je veux retirer ma demande".»

Rob Ford a été admis sur le territoire américain en mars, lorsqu'il s'est rendu à Los Angeles pour participer à l'émission «Jimmy Kimmel Live». Me Green a été surpris que le maire ait peut entrer aux États-Unis à cette occasion.

Des Canadiens se sont déjà fait refuser l'entrée aux États-Unis à cause de problèmes de santé mentale. Une femme a ainsi déclaré avoir été bloquée parce qu'elle avait été hospitalisée pour une dépression majeure.

La célèbre chef britannique Nigella Lawson, qui a avoué l'an dernier avoir consommé de la cocaïne occasionnellement, s'est fait refuser la permission de monter à bord d'un vol à destination des États-Unis le mois dernier. L'ambassade des États-Unis n'a pas précisé les raisons de cette décision.