En pleine tournée des régions du Québec en prévision de la prochaine négociation du secteur public, des syndicats constatent qu'il leur faudra non seulement écouter les revendications de leurs membres, mais aussi les mobiliser, défendre les services publics et combattre le discours ambiant contre les syndicats.

Au cours d'une rencontre avec la presse, mercredi à Montréal, les présidentes de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec(SFPQ) ainsi que de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) se sont dites conscientes qu'elles ont plus que jamais du pain sur la planche pour la négociation à venir dans le secteur public, à cause du contexte politique et social.

Dans la campagne électorale actuelle, certains parlent de restructuration, de réexamen des programmes et services - ce qui touche leurs membres. Et les syndicats ont eu mauvaise presse, notamment à la Commission Charbonneau. D'autres ont évoqué l'idée de contraindre les syndicats à se limiter à défendre leurs membres et à ne pas faire d'action sociale ou politique.

C'est dans ce contexte que le Secrétariat intersyndical des services publics, qui regroupe ces trois organisations syndicales, se lance dans sa tournée pour prendre le pouls de ses membres en prévision de la prochaine négociation du secteur public.

«Quand on arrive aux négos, l'employeur ne trouve jamais d'argent», laisse tomber Lucie Martineau, présidente du SFPQ.

Il leur faudra aussi défendre les services publics, voire mobiliser leurs membres qui sont aussi affectés par ce qu'ils entendent, admet de son côté Carolle Dubé, présidente de l'APTS. «On a du travail à faire de ce côté. On veut qu'ils soient fiers de leur travail, pas gênés de demander des augmentations», argue-t-elle.

«À contrario du discours 'restructurer, privatiser, sous-traiter', on oppose le discours de renforcer et de développer. On pense que c'est comme ça que nous aurons une société gagnante et prospère au plan économique», objecte à son tour Louise Chabot, présidente de la CSQ.

Les conventions collectives des secteurs public et parapublic sont en vigueur jusqu'au 30 mars 2015. Les demandes syndicales seront déposées vers la fin d'octobre cette année.

Après son passage à Sherbrooke et Montréal, la tournée du Secrétariat intersyndical s'arrêtera à Rimouski le 8 avril, à Québec le 9, puis à Saguenay, Gatineau et Saint-Jérôme.