La première ministre albertaine ressemblait à une chef assiégée jeudi, face à un mécontentement de son caucus, à des dysfonctionnements au sein de son bureau et à des allégations voulant qu'elle soit tyrannique et prompte aux crises de colère.

Il s'agit du dernier épisode du cauchemar d'Alison Redford, qui perd des appuis depuis les révélations sur ses dépenses extravagantes et celles des membres de son cercle rapproché.

Mercredi, elle a tenté d'apaiser la révolte au sein de son caucus en acceptant de rembourser les 45 000 $ qu'elle et son assistant, Brad Stables, ont dépensés pour se rendre en Afrique du Sud lors des funérailles de Nelson Mandela.

Mais ce n'était pas suffisant pour empêcher le député d'arrière-ban Len Webber, de Calgary, de quitter le caucus jeudi pour siéger comme indépendant.

M. Webber a déclaré aux journalistes à Calgary que Mme Redford manquait de respect et qu'elle avait des problèmes de colère incontrôlée.

«Elle n'est tout simplement pas une femme gentille, a-t-il affirmé. Je ne peux retourner au travail et m'asseoir du même côté tant et aussi longtemps qu'Alison Redford sera à la barre.»

M. Webber a déjà annoncé son intention de se porter candidat à l'investiture conservatrice dans la nouvelle circonscription fédérale de Calgary Confederation.

Il affirme avoir personnellement fait les frais de l'attitude de la première ministre.

«Elle m'a traité avec un manque de respect. Je lui ai dit sans détour, avant la révision de la direction (en novembre), que je ne l'appuierais pas à cause de la façon dont elle traite les gens», a déclaré le député.

«Je pense que l'on doit traiter les gens de la manière dont on voudrait qu'ils nous traitent, et cela signifie avec respect.»

Mme Redford, invitée par les journalistes d'Edmonton à donner sa réaction aux commentaires de M. Webber, a répondu: «pas de réaction».

Elle a fait ce commentaire en sortant de la Maison du gouvernement. À l'intérieur, son caucus était réuni sans elle pour discuter en privé de certains dossiers. Plusieurs ont refusé de s'exprimer devant les journalistes quand ils sont sortis de la réunion.

Le vice-premier ministre, Dave Hancock, a déclaré qu'à sa connaissance, personne d'autre n'avait l'intention de quitter le caucus, et que des mesures seraient mises en place pour s'assurer que tous les députés se sentent libres de s'exprimer.

Il a réfuté les critiques à l'endroit de la première ministre, ajoutant qu'il y avait beaucoup de «personnalités fortes» au sein du caucus.

Il a affirmé que M. Webber était un «homme triste» qui n'avait jamais digéré d'être relégué à l'arrière-plan lorsque Mme Redford a été élue première ministre. M. Webber était membre du cabinet de l'ancien premier ministre Ed Stelmach et il n'a pas appuyé la candidature d'Alison Redford lors de la course à la direction du parti.