Le gouvernement conservateur a répondu, mardi, aux critiques publiques de millionnaires chinois concernant les changements apportés récemment aux initiatives fédérales en matière d'immigration.

Lors d'une conférence de presse à Pékin, le Canada a été exhorté à ne pas écarter les demandes d'immigration de milliers de Chinois, alors que le gouvernement conservateur fait table rase dans les arriérés de son programme d'immigrants investisseurs.

Le budget fédéral du mois dernier a annoncé l'abandon des programmes fédéraux d'immigration des investisseurs et des entrepreneurs, et l'élimination pure et simple du vieil et important arriéré dans le traitement des demandes.

La décision touche plus de 65 000 demandeurs, la plupart d'origine chinoise. Certains avaient fait leur demande pour venir au Canada il y a déjà cinq ans.

Les requérants au programme devaient afficher un actif net de 1,6 million $, et investir au Canada 400 000 $ - ou 800 000 $ s'ils avaient fait leur demande après 2010. Ils pouvaient récupérer leur mise après environ cinq ans, sans intérêt.

Les conservateurs affirment qu'ils tentent d'ouvrir la voie à l'instauration de nouveaux programmes pilotes qui répondraient «réellement» aux besoins du marché du travail et de l'économie du Canada. En fait, selon le gouvernement, les immigrants investisseurs paient moins d'impôt et sont moins enclins à demeurer au Canada à long terme.

Dans un communiqué, le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Chris Alexander, a affirmé que le gouvernement ne dépenserait pas l'argent des contribuables pour des programmes «qui ne répondent pas à leurs objectifs, sont vulnérables aux abus, ou ne font pas valoir les intérêts canadiens».

Le porte-parole de Citoyenneté et immigration Canada (CIC), Rémi Larivière, a ajouté qu'il existe d'autres façons d'obtenir la résidence permanente, comme les programmes fédéraux des travailleurs qualifiés et des travailleurs de métiers spécialisés.

«Nous sommes conscients que les demandeurs touchés par ces mesures seront déçus», a-t-il mentionné, ajoutant qu'Ottawa rembourserait la totalité des frais payés par les requérants chinois. «Nous croyons qu'il s'agit de la décision juste et équitable à prendre.»

Durant la conférence de presse à Pékin, 10 demandeurs investisseurs ont dit perdre foi envers le Canada en tant que «pays digne de confiance» qui offrirait un environnement attrayant de justice et d'aide sociale.

Ils ont dit envisager leurs options juridiques avec des avocats canadiens, et chercher à déterminer s'ils peuvent réclamer des compensations pour les années passées à attendre le feu vert afin de venir au Canada.