À cinq jours de la clôture des Jeux olympiques de Sotchi, le drapeau arc-en-ciel flotte finalement sur le Parlement ontarien.

Les trois partis qui siègent à Queen's Park s'étaient mis d'accord le 10 février dernier pour demander au président de l'Assemblée législative la permission de faire flotter le drapeau de la fierté gaie sur l'édifice du Parlement ontarien. Une permission qui n'a été accordée qu'à la reprise des travaux, mardi.

Depuis que la flamme olympique illumine le ciel de Sotchi, le drapeau de la fierté gaie a été hissé sur plusieurs édifices municipaux et hôtels de ville canadiens, notamment à Montréal, Québec, Laval, Gatineau, Ottawa, Vancouver et Edmonton, en solidarité avec les lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres du monde entier, et particulièrement ceux de Russie. Le drapeau arc-en-ciel a aussi été hissé la semaine dernière sur l'édifice de l'Assemblée nationale à Québec.

Un geste qui vise à dénoncer l'adoption, par le régime de Vladimir Poutine, d'une loi brimant les droits des homosexuels en Russie.

«Nous joignons d'autres municipalités et juridictions à travers le Canada en soulignant notre soutien à la tolérance et à l'égalité tout en exprimant notre préoccupation concernant certaines politiques adoptées en Russie», a déclaré le leader du gouvernement à l'Assemblée législative de l'Ontario, John Milloy.

«Je crois que c'est une cause juste en regard de ce qui se déroule aux Jeux olympiques de Sotchi», a mentionné le leader du parti progressiste-conservateur de l'Ontario, Tim Hudak.

Kathleen Wynne, première chef de gouvernement ouvertement lesbienne au Canada, a souligné qu'il s'agissait d'une occasion de «démontrer sur la scène internationale notre tolérance, notre diversité et notre respect pour les droits de la personne».

Lors de l'ouverture des Jeux olympiques de Sotchi, le maire Rob Ford avait déploré la présence du drapeau de la fierté gaie devant l'hôtel de ville de Toronto. Il avait alors affirmé que les Olympiques n'avaient rien à voir avec «les préférences sexuelles de certains», mais plutôt avec le patriotisme canadien.

Le drapeau arc-en-ciel n'a pas remplacé, en fait, le drapeau canadien devant l'hôtel de ville, mais plutôt un drapeau de la Ville de Toronto.

Dans son émission en ligne diffusée chaque semaine sur YouTube, Rob Ford est revenu mardi sur la controverse en se disant blessé par ceux et celles qui l'ont traité d'homophobe. Son frère Doug, aussi conseiller municipal, en a rajouté en qualifiant les membres de la communauté gaie «d'intimidateurs».

«Notre drapeau canadien devrait être là-haut et non pas le drapeau de la fierté gaie», a répété le maire Ford au cours de son émission, mardi.