Après l'incendie meurtrier d'une résidence de L'Isle-Verte, jeudi, l'Ontario cherche à accélérer le processus de mise à niveau de ses centres de soins de longue durée et maisons de retraite qui ne sont pas encore munis de systèmes de gicleurs.

À la suite de tragédies semblables à Orillia, Niagara Falls et Mississauga, notamment, le gouvernement ontarien avait adopté l'an dernier de nouvelles réglementations obligeant toutes les résidences pour personnes âgées construites avant 1998 à installer des systèmes de gicleurs. Les résidences construites avant 1998 étaient jusque-là exemptées de ces dispositions du code du bâtiment. Cette mise à niveau pourrait toutefois prendre de cinq à 10 ans, avait alors précisé le gouvernement.

«La tragédie au Québec amène tout le monde à se demander si l'on pourrait faire quelque chose de plus, a affirmé vendredi la ministre de la Santé, Deb Matthews. La modernisation se fait graduellement, et je pense effectivement qu'il faut revoir si quelque chose peut être fait pour l'accélérer.»

Le député néo-démocrate Paul Miller demande au gouvernement d'imposer que la mise à niveau des bâtiments soit complétée d'ici cinq ans. Il accuse le gouvernement libéral de l'Ontario de plier l'échine devant les propriétaires de centres de soins de longue durée et de maisons de retraite privés, qui se sont plaints des coûts élevés de l'installation de systèmes de gicleurs dans les bâtiments désuets.

«Le coût était minime à comparer avec ce que les gens paient pour rester dans une maison de retraite, a-t-il dit. Je ne voudrais certainement pas laisser mes parents dans un endroit qui ne dispose pas de système de gicleurs.»

L'Ontario a la pire feuille de route de l'Amérique du Nord en ce qui a trait aux incendies mortels dans de telles résidences, avec 52 victimes au cours des dernières années, a ajouté M. Miller. «C'est absolument ridicule.»

L'incendie d'une résidence de L'Isle-Verte inquiète tout le monde, a affirmé la ministre Matthews. Des gicleurs sont installés dans les plus vieux centres de soins de longue durée administrés par le ministère de la Santé, à mesure qu'il rénove les édifices, mais tout ce programme pourrait n'être complété qu'en 2025. Mme Matthews affirme qu'elle souhaite devancer cet échéancier.

«Je ne peux pas m'imaginer devoir gérer une telle situation ici en Ontario. Voilà une occasion de revoir tout cela», a-t-elle affirmé.

Le député Miller accuse la ministre de la Santé de faire de l'électoralisme.