Les Québécois qui ont bravé le froid extrême qui a glacé l'ensemble de la province, hier, avaient de quoi frissonner lorsqu'ils ont pointé leur nez dehors. Dans plusieurs secteurs, de nouveaux records de minimums ont été fracassés, dont un vieux de 92 ans.

À Témiscaming, le record de froid pour un 2 janvier, qui était de - 30,6 °C, n'avait pas été battu depuis 1922. Or, voilà que le mercure a descendu hier jusqu'à - 34,2 °C. Une page d'histoire s'est écrite.

Dans la région de la Capitale-Nationale, Québec, le mercure est descendu jusqu'à - 33,9 °C, alors que le record de - 29,4 °C datait de 1968. Mais la température la plus froide a été enregistrée du côté de la ville de Parent, dans le Haut-Saint-Maurice, où le mercure a chuté à - 44 °C.

«C'est présentement la période de l'année où nous vivons nos pointes de consommation en électricité. Pour l'instant, nous demandons aux Québécois de limiter leur utilisation de gros appareils tels la sécheuse ou le lave-vaisselle pendant les heures de pointe, soit entre 6h et 9h, ainsi qu'entre 16h et 20h», a expliqué Mathieu Rouy, porte-parole d'Hydro-Québec.

Il n'y a aucun danger que le réseau d'Hydro-Québec surchauffe, a toutefois assuré le porte-parole de la société d'État, et ce, même si la consommation d'électricité a augmenté sensiblement ces derniers jours. Or, il est désormais nécessaire d'acheter de l'électricité sur des réseaux voisins, ce qui s'avère coûteux.

«Présentement, nous sommes en situation d'importation, ce qui est normal en période hivernale. Pour ne pas augmenter nos achats sur les réseaux voisins, qui sont très coûteux, nous demandons aux citoyens de réduire leur consommation en énergie durant les périodes de pointe. Nous avons aussi des contrats d'exportation d'électricité que nous sommes tenus de respecter. Pour nous aider à diminuer notre consommation en énergie, nous avons aussi des ententes avec de grands clients industriels, qui réduisent leur consommation en électricité le temps que la vague de froid se termine», a expliqué M. Rouy.

Les montagnes désertées

Le 2 janvier est normalement la journée la plus achalandée sur les pentes de la station Ski Bromont, en Estrie. Or, hier, la montagne était pratiquement déserte. C'était aussi le cas pour bon nombre de centres de ski de la province.

«Nous avons accueilli environ 200 clients sur nos pentes, comparativement à 9000 clients en temps normal. Je dirais qu'une journée de pluie est semblable à une journée de froid intense en termes d'achalandage», a expliqué à La Presse le président de Ski Bromont, Charles Désourdy.

Le temps des Fêtes est une période cruciale pour les centres de ski, qui réalisent une partie importante de leur chiffre d'affaires pour l'ensemble de la saison de glisse.

«Avant le congé du jour de l'An, l'achalandage était important alors que pratiquement l'ensemble des montagnes présentait un domaine skiable entièrement disponible. Nous n'avons toutefois pas reçu encore les mises à jour depuis le 1er janvier. Les grands froids n'attirent pas les amateurs de sports d'hiver à l'extérieur», a expliqué le président de l'Association des stations du ski du Québec, Yves Juneau.

La fin approche

La température ressentie dans le Grand Montréal se réchauffera progressivement d'ici à lundi alors qu'il fera normalement 1 °C. Toutefois, ce grand écart entre le froid polaire et le temps plus clément apportera au passage une tempête hivernale, dont des précipitations seront abondantes, prévient André Cantin, météorologue à Environnement Canada.

«Quand nous traversons des contrastes de température de la sorte entre les masses d'air chaud et les masses d'air froid, ça fournit l'énergie nécessaire au développement d'intenses tempêtes. Dans notre cas, le système se crée au-dessus des Grands Lacs et monte vers le sud de la province. Pour la plupart des secteurs, le plus fort viendra dans la nuit de dimanche à lundi», a expliqué M. Cantin.

À Montréal, il n'est pas impossible que la neige se mêle aussi à du verglas.