Les quatre animateurs d'une émission de radio de Washington consacrée aux sports n'auraient pu espérer meilleur scénario: la première intervention de Rob Ford à leur antenne est survenue au lendemain de la divulgation de nouvelles allégations explosives sur le maire de Toronto.

M. Ford avait été invité à collaborer à titre de chroniqueur sportif à l'émission The Sports Junkies, une émission radiophonique matinale de WJFK-FM, une station du réseau CBS.

A priori, le maire Ford devait y aller de prédictions sur le football, mais l'actualité brûlante en a décidé autrement, et les animateurs ont eu droit à une entrevue exclusive imprévue.

«Nous sommes heureux d'accueillir le personnage politique le plus controversé au monde à l'heure actuelle», a lancé l'un des animateurs pour présenter Rob Ford.

Moins d'une minute auparavant, les animateurs se moquaient allégrement du poids du maire de Toronto, affirmant qu'il avait un «quadruple menton». Ils ont également rigolé des nouveaux soupçons qui planent sur M. Ford.

Selon des documents rendus publics mercredi, la police aurait entendu des présumés membres de gangs de rue placés sous écoute électronique dire que Rob Ford leur avait offert 5000 $ et une voiture en échange d'une vidéo compromettante où l'on verrait le maire fumer du crack. Ces allégations n'ont cependant pas été prouvées en cour.

«(Wow), 5000 $», a lancé l'un des animateurs sur un ton sarcastique.

Les animateurs ont néanmoins tenu à préciser que les nouvelles allégations étaient très sérieuses, et qu'ils avaient le devoir de les mentionner à l'antenne, même brièvement.

Mais ils ont insisté sur le fait que Rob Ford avait été invité à collaborer comme chroniqueur sportif, et que c'était toujours ce qu'ils avaient l'intention de faire.

«Nous ne sommes pas Smoking Gun. Nous ne sommes pas 60 Minutes, a lancé l'un des animateurs, faisant référence à un média de style tabloïd et à une émission de journalisme d'enquête.

«Nous sommes quatre fanfarons qui veulent donner un micro à cet homme plus grand que nature (...) Nous n'allons pas le poignarder dans le dos. Nous ne sommes pas la police de la morale», a-t-il poursuivi.

Rob Ford a admis en octobre dernier avoir déjà fumé du crack dans le passé, alors qu'il était dans une «stupeur éthylique». Il a cependant assuré qu'il n'en consommait plus et qu'il n'était pas dépendant à cette drogue dure.

Interrogé jeudi à la radio sur les nouvelles allégations des forces policières de Toronto, il a lancé qu'il s'agissait de mensonges, et a déclaré que les autres questions là-dessus devraient être référées à ses avocats.