Alors que la quasi-totalité des membres de la communauté juive ultra-orthodoxe Lev Tahor a quitté Sainte-Agathe-des-Monts pour vivre à Chatham-Kent, en Ontario, leur rabbin Shlomo Helbrans demeure pour l'instant dans les Laurentides et affirme n'avoir jamais maltraité des enfants.

Dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier, 140 enfants et bébés ont embarqué avec leurs parents à bord de voitures et d'autocars pour fuir le Québec, alors que certains d'entre eux étaient convoqués devant le tribunal de la jeunesse. Ces derniers mois, déjà, une demi-douzaine d'enfants avaient été placés en famille d'accueil par la direction de la protection de la jeunesse, selon des sources de La Presse

«Des enfants de la communauté Lev Tahor ont été signalés à nos services à l'hiver 2013. Les situations signalées sont sérieuses et établissent une présomption de négligence à l'égard des enfants signalés et de non-fréquentation scolaire pour tous les enfants de la communauté», a indiqué lundi le Centre jeunesse des Laurentides par voie de communiqué.

Le directeur du centre, Denis Baraby, a eu un entretien téléphonique avec des partenaires sociaux du Chatham-Kent Child Services et de l'Agence de Windsor, lundi, afin d'établir une feuille de route et les interventions à mettre en place. Les services policiers ontariens seraient également impliqués dans ces discussions. 

Dans une rare entrevue accordée lundi soir à Radio-Canada, Shlomo Helbrans défend avoir respecté les lois canadiennes qui interdisent le mariage avant l'âge de 16 ans.

«J'étais très prudent de ne pas marier les gens avant 16 ans, et ce, tout le temps que nous étions ici, même si ce n'était pas notre croyance. Si un gouvernement nous force à faire quelque chose contre notre Torah, nous ne devons pas suivre le gouvernement. Nous prenons notre baluchon et nous quittons», a dit Helbrans à la télévision publique. 

Le rabbin a aussi expliqué avoir pratiqué le mariage religieux d'enfants de 15 ans, des citoyens américains, qui s'étaient préalablement rendus aux États-Unis pour se marier devant un juge.

Les deux enfants voulaient se marier religieusement dans leur communauté, a-t-il dit à Radio-Canada, et ils ont été séparés de vie commune jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 16 ans.