Le SCFP rejette les critiques de certains syndicats sur le processus ayant mené au choix de Claude Généreux comme candidat à la présidence de la FTQ. La raison en est simple: ces syndicats ne prévoient pas les mêmes exigences pour la désignation du candidat qu'ils appuient, explique le secrétaire général du SCFP, Denis Bolduc.

En effet, les deux candidats qui se sont dits disposés à prendre le relais de Michel Arsenault comme président de la FTQ, Claude Généreux et Daniel Boyer (ce dernier désigné comme le candidat de la continuité), ont tous deux été choisis par le bureau de direction, l'un du SCPF, l'autre de la FTQ. Or, les syndicats des cols bleus et cols blancs de la Ville de Montréal, de Laval et de la Rive-Sud, des syndicats de débardeurs ainsi que le syndicat des employés de métiers d'Hydro-Québec ont dénoncé le SCFP, qui n'aurait pas consulté l'instance du conseil général. C'est un «affront à la démocratie du SCFP-Québec», ont-ils dit.

«Est-ce qu'il y a deux standards démocratiques, un pour le SCFP et un autre pour la FTQ?», a soulevé hier Denis Bolduc. «Ça fait partie d'une campagne électorale, mais ce n'est pas vrai que tous les coups sont permis. Celui-là, je me l'explique difficilement», a ajouté M. Bolduc.

Depuis la mi-septembre, le SCFP a tenu quatre assemblées du bureau de direction et deux réunions du conseil général où le remplacement de Michel Arsenault a été débattu. M. Arsenault a même pris la parole devant le conseil général du 24 octobre. Malgré tout, les représentants de 7 des 10 secteurs (communications, transports et affaires sociales, par exemple) ont dit souhaiter le départ du président actuel.

Une discussion devenue nécessaire

Denis Bolduc a également souligné que si les membres du bureau de direction sont unanimement derrière Claude Généreux, ils sont «conscients que tout le monde ne pense pas de la même façon». De toute façon, rappelle-t-il, le vote des délégués est secret.

C'est le 17 septembre dernier que le SCFP a enclenché une réflexion interne remettant en question la présidence de Michel Arsenault. Selon M. Bolduc, il est clair que M. Arsenault a nui à l'image de la centrale syndicale. «La guerre de M. Arsenault avec les médias a été critiquée. Sa demande d'enquête à la police sur les sources des journalistes, ç'a été la goutte qui a fait déborder le vase, je crois», dit-il.

Il y a trois ans, deux semaines avant la tenue du congrès de la FTQ, le SCFP avait forcé un changement radical dans le discours de Michel Arsenault, qui avait alors réclamé la tenue d'une commission d'enquête sur l'industrie de la construction.