Rob Ford a pour la première fois admis, mercredi, qu'il avait acheté des drogues illégales alors qu'il était maire de Toronto, se retrouvant par ailleurs plus isolé que jamais au conseil municipal.

À la suite d'échanges souvent enflammés entre M. Ford et certains conseillers, une motion appelant le maire à prendre un congé autorisé a été adoptée à 37 voix contre cinq. Il s'agit toutefois d'une motion non contraignante, bien que le conseiller qui l'a déposée a indiqué qu'il en appellerait au gouvernement provincial si le maire Ford résistait aux voeux du conseil.

Juste avant la tenue de ce vote, M. Ford avait tenté de déposer une motion qui aurait forcé tous les conseillers municipaux à subir des tests de dépistage de drogues. Le président du conseil a jugé cette proposition irrecevable.

À l'extérieur de l'hôtel de ville, des centaines de manifestants sont aussi venus exiger à grands cris, mercredi, le départ du controversé maire de la métropole canadienne.

Malgré ses aveux sur sa consommation de crack et ses excès d'alcool, le maire Ford refuse de se retirer pour obtenir de l'aide.

Pendant le débat sur la motion, mercredi, un conseiller municipal a demandé à M. Ford s'il avait acheté une drogue illicite au cours des deux dernières années; le maire a reconnu que oui.

M. Ford s'est ensuite dit désolé de l'embarras qu'il a causé aux résidants de Toronto, et qu'il se sentait humilié par ses erreurs.

Un autre conseiller l'a pressé de questions sur la maison de l'ouest de Toronto que la police a décrit comme une «fumerie de crack», et qui serait aussi reliée à la vidéo montrant le maire Ford semblant fumer du crack.

M. Ford a répondu avec hargne à la question, soutenant «qu'il ne s'agissait pas d'une fumerie de crack», mais plutôt d'une résidence familiale.

Photo MARK BLINCH, Reuters

Le maire de Toronto, Rob Ford, debout pour répondre aux questions de ses collègues au conseil municipal ce mercredi.

Ford n'exclut pas que d'autres affaires le concernant sortent

Le maire de Toronto Rob Ford n'a pas écarté mercredi que d'autres affaires pouvant ternir un peu plus son image soient encore révélées après les scandales sur sa consommation d'alcool et de drogue dure.

«Je n'en sais rien, il se pourrait qu'il reste d'autres cadavres dans le placard», a déclaré Rob Ford, en réponse à la question d'un de ses collègues du conseil municipal, qui lui demandait s'il avait révélé tous ses problèmes.

Rob Ford a réaffirmé ne pas avoir de problèmes de dépendance à la drogue ou à l'alcool et s'est à nouveau excusé pour ses dérives dans sa vie personnelle.

Debout dans la salle du conseil municipal, le maire de Toronto a bataillé ferme devant les questions de ses collègues du conseil pour demander à nouveau de ne pas mêler les affaires municipales et ses affaires privées.

«Monsieur le maire, pensez-vous avoir un problème de dépendance à l'alcool ?», lui a demandé le conseiller Giorgio Mammoliti. «Absolument pas», lui a rétorqué Rob Ford.

«Monsieur le maire, pensez-vous que vous avez un problème de dépendance avec la drogue ?», a poursuivi M. Mammoliti. Même réponse: «absolument pas».

Le frère du maire, Doug Ford, également conseiller municipal a ensuite déclenché un incident de séance en demandant aux conseillers n'ayant jamais fumé de cannabis de se lever. Devant les protestations de plusieurs membres du conseil, la présidente a suspendu la séance.

Face à l'obstination de M. Ford, le conseil devait étudier plus tard au cours de la séance une motion demandant au gouvernement de la province d'Ontario d'intervenir pour destituer le controversé maire.

- Avec Agence France Presse -