En passant des vacances dans le sud avec l'entrepreneur Tony Accurso, le président sortant de la FTQ, Michel Arsenault, a commis une erreur grave et permis que soit brisé le lien de confiance normal entre un chef syndical et ses membres, soutient Claude Généreux, en lice pour la présidence de la centrale.

Loin de baisser le ton après l'annonce du départ de Michel Arsenault, le candidat à sa succession, M. Généreux, en remet dans une lettre publique transmise aux instances de la FTQ; il attaque les successeurs désignés par le président sortant, Daniel Boyer et Serge Cadieux, respectivement candidats aux postes de président et de secrétaire de la centrale.

«Au moment d'annoncer son départ, le président de la FTQ [M. Arsenault] en a profité pour présenter sa relève: les candidats de la "continuité". Justement, de quelle continuité parle-t-on?» s'interroge M. Généreux. Il doit annoncer sous peu qui sera son partenaire, son candidat comme secrétaire général. Lui-même ex-membre du SCFP, du secteur public, on peut prévoir que ce candidat viendra du secteur privé.

Une blague qui ne passe pas

Avec une pointe d'amertume, M. Généreux relève que lors de l'annonce de son départ, M. Arsenault avait blagué quant à la possibilité d'acheter un bateau pour sa retraite, une référence à son séjour sur le Touch, le yacht de luxe de l'entrepreneur Accurso, dans le sud. Au printemps 2009 M. Arsenault avait confirmé avoir profité d'une telle invitation, il s'en était excusé par la suite.

«Dommage pour ceux qui croient le contraire, le syndiqué ordinaire n'admettra jamais - et il a bien raison! - que ses chefs se la coulent douce avec des entrepreneurs, écrit M. Généreux. Ce n'est peut-être pas illégal, mais c'est toutefois inacceptable, parce que ça brise le lien moral qui unit le président de la FTQ avec les membres qu'il représente.»

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Michel Arsenault