Le gouvernement du Québec devrait hausser les amendes - actuellement plafonnées à 100$ - pour les conducteurs de moins de 18 ans arrêtés pour vitesse excessive, propose la Table québécoise de la sécurité routière.

Dans ses propositions au gouvernement, qui seront rendues publiques vendredi, la Table québécoise de la sécurité routière suggérera une série d'amendements aux lois québécoises et au Code de la route. Bien sûr, on proposera aussi une longue liste de programmes de sensibilisation et d'information, mais quelques recommandations sont passablement explicites.

Ainsi, même si le groupe, présidé par le mathématicien de l'Université Laval Jean-Marie De Koninck, ne suggère pas de chiffre précis pour les amendes augmentées, il préconisera une hausse «significative». Actuellement, un jeune conducteur de moins de 18 ans n'est passible que d'une amende de 100$ même s'il est pris à conduire à une vitesse extrêmement dangereuse.

La proposition réjouira Robert Poëti, ancien policier devenu député libéral. «Même privilège, mêmes conséquences», a affirmé hier M. Poëti, joint par La Presse. Il avait proposé un projet de loi à ce sujet il y a quelques jours. Il dit avoir bon espoir que le gouvernement insère de telles dispositions dans une loi omnibus, à la condition qu'on prévoie un plafond pour ces amendes - 1000$, par exemple.

Nombre de passagers

Une autre mesure visant les jeunes conducteurs: après minuit, Québec devrait limiter le nombre de passagers dans un véhicule quand un mineur est au volant. En Ontario, on applique déjà ce concept: on ne peut en effet être quatre dans une voiture après minuit quand un jeune conduit.

La Table de sécurité routière appuiera aussi l'idée du «dépistage systématique aléatoire» pour permettre aux policiers d'intercepter des cas d'ivresse au volant. L'idée comporte des obstacles juridiques évidents, puisque la présomption d'innocence prévue aux chartes est un rempart contre ce genre d'interception à l'aveugle. Les tribunaux pourraient toutefois être appelés à se prononcer sur une demande d'opinion faite par le gouvernement.

Le groupe proposera aussi une réflexion pour les rues «partagées» - ces voies carrossables où on retrouve surtout des piétons et des cyclistes. La vitesse devrait être très limitée sur ces segments.

La table veut aussi que la conduite avec les facultés altérées par la drogue soit soumise aux mêmes sanctions que la conduite en état d'ébriété.