Le maire de Toronto, Rob Ford, ignore les appels de ses propres partisans qui lui demandent de se retirer temporairement, dans la foulée de son aveu de consommation de crack durant son mandat.

Au lendemain de la confession du maire Ford, plus de cinq mois après les premières rumeurs sur sa consommation alléguée de crack, ses alliés politiques semblent unis dans leur volonté de voir le maire se retirer pour obtenir de l'aide.

L'adjoint du maire, Norm Kelly, avait gardé le silence sur ses rencontres avec M. Ford au cours des derniers jours, mais mercredi, il a jugé important de donner son avis à la population.

En entrevue avec la chaîne de télévision CP24, M. Kelly a invité le maire Ford à «prendre une pause avec tous les avantages» liés à ses fonctions, y voyant là la «seule option» envisageable.

«Il pourrait protéger sa famille, lui-même, quant à sa santé, sa carrière politique et la vitalité de son administration s'il prenait une pause (...) pour revenir plus tard cette année ou au début de l'année prochaine», a-t-il ajouté.

Le chef de l'opposition à l'Assemblée législative de l'Ontario, le progressiste-conservateur Tim Hudak, a affirmé mercredi que si le maire Ford l'appelait pour lui demander conseil, il lui dirait de penser d'abord à sa famille et de retrouver la santé.

La conseillère municipale Frances Nunziata, une fidèle alliée du maire, a aussi suggéré à M. Ford de prendre un congé autorisé, ajoutant être déçue de voir qu'il n'écoutait pas ses plus proches partisans.

Le conseiller Denzil Minnan-Wong, qui prévoit déposer une motion non contraignante demandant à M. Ford de prendre un congé temporaire, s'est dit «perturbé» par la possibilité de nouvelles révélations à propos du maire.

D'autres conseillers municipaux de Toronto craignent que de nouvelles révélations surgissent à propos du maire Rob Ford, après qu'il eut admis mardi avoir fumé du crack.

À la suite de sa confession, M. Ford a dit ne plus avoir rien à cacher, mais certains conseillers municipaux n'en sont pas convaincus.

Karen Stintz, qui a déjà annoncé qu'elle serait candidate à la mairie l'année prochaine, a affirmé que d'autres informations pourraient être révélées, tout en disant espérer que ce soit le dernier chapitre de cette saga, pour le bien de la ville.

Un juge doit rendre sa décision au début de la semaine prochaine quant à savoir si des portions restantes d'un document montrant les liens et les rencontres secrètes de M. Ford avec un présumé trafiquant de drogue peuvent être dévoilées.

Le chef de la police de Toronto, Bill Blair, a annoncé jeudi dernier la saisie de deux vidéos de M. Ford, dont une corroborant les informations véhiculées dans les médias sur la consommation de crack du maire, mais sans dire ce que montrait la seconde vidéo.

Par ailleurs, le conseiller Giorgio Mammoliti s'est dit inquiet, dans un communiqué, de voir un «putsch de la gauche» à l'hôtel de ville pour prendre le pouvoir à la suite de la confession du maire Ford.