Le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Michel Arsenault, s'est défendu, mardi, d'intervenir dans la gestion des dossiers de financement du Fonds de solidarité de la FTQ.

M. Arsenault a amorcé le témoignage des dirigeants du fonds, en commission parlementaire, où les députés étudient les changements apportés à la gouvernance du fonds, créé par le syndicat il y a 30 ans.

Référant à un extrait d'écoute électronique dont il était la cible, M. Arsenault s'est expliqué sur son utilisation, dans une conversation, de l'expression «machine à saucisses» pour décrire le processus d'évaluation du fonds.

M. Arsenault a affirmé qu'il utilisait cette expression pour décrire les équipes multidisciplinaires qui sont chargées d'évaluer les projets dans lesquels le fonds, dont l'actif s'élève à 9,3 milliards $, pourrait investir.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a réclamé mardi que la loi qui régit le fonds soit modifiée afin d'éliminer les apparences de conflits d'intérêts. La CAQ souhaite notamment que ses administrateurs viennent majoritairement de l'extérieur du fonds ou du syndicat.

En s'adressant aux députés, M. Arsenault les a prévenus contre les risques de diminuer la place des syndicalistes dans l'administration du fonds. Le président de la FTQ, qui a annoncé qu'il ne sollicitera pas un nouveau mandat, a cité l'exemple d'autres fonds de travailleurs qui ont fermé parce que leurs dirigeants se préoccupaient surtout de leur profit personnel.

Le président de la FTQ a montré de l'ouverture à l'amélioration de la gouvernance du fonds, mais il a insisté sur la grande imputabilité des élus syndicaux qui administrent le fonds, ce qu'il a présenté comme une garantie de rendement.

Le président et chef de la direction du fonds, Yvon Bolduc, a expliqué qu'à travers les comités sectoriels, qui disposent d'un droit de veto sur les projets d'investissement, 19 des 29 membres n'ont aucun lien avec le fonds ou la FTQ.

M. Bolduc a aussi annoncé que les dirigeants du fonds ont mandaté un comité qui doit soumettre un rapport sur d'éventuelles améliorations à la gouvernance.