Divers acteurs préoccupés par l'avenir de Postes Canada ont pris la parole, samedi soir, à Montréal.

Selon le président de la section montréalaise du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), environ 300 personnes se sont rassemblées à l'événement «Mégaphone», qui visait à entamer un débat public sur la question des services postaux au pays.

Des personnalités politiques, des représentants d'organismes variés et de simples citoyens ont pu s'exprimer sur le sujet au coin de la rue Jeanne-Mance et du boulevard de Maisonneuve, à l'installation «Mégaphone», un lieu spécialement aménagé pour amplifier la voix des orateurs et pour projeter certains de leurs propos sur la façade d'un bâtiment avoisinant.

Alain Duguay rapporte que tous les participants ont parlé en faveur «des solutions pour assurer la viabilité de Postes Canada», plutôt que de réduire l'offre de service.

Très satisfait des appuis reçus lors de l'événement, M. Duguay est persuadé que si le gouvernement Harper veut récolter des votes dans les régions lors des prochaines élections fédérales, il devra lancer une discussion sur le sujet.

Le président de la section montréalaise du STTP croit que pour favoriser sa bonne santé financière, la société d'État, qui a essuyé une perte avant impôt de 104 millions au deuxième trimestre de 2013, devra non pas miser sur les compressions, mais sur le renouveau.

M. Duguay pense que les bureaux de poste pourraient notamment recommencer à offrir des services bancaires pour permettre, par exemple, aux clients d'encaisser des chèques sur place.

La députée fédérale indépendante d'Ahuntsic, Maria Mourani, a accueilli favorablement l'idée mise de l'avant par le STTP.

«Amenons des nouveaux services pour rentabiliser les bureaux de poste et faire en sorte que le service postal public de proximité reste», a-t-elle déclaré en entrevue à La Presse Canadienne avant le rassemblement.

Mme Mourani estime que le maintien du service postal est crucial pour le mieux-être général, et plus particulièrement pour celui des personnes aînées à mobilité réduite.

Elle a raconté qu'en faisant du porte-à-porte dans sa circonscription, elle avait noté avec stupéfaction à quel point de nombreux aînés étaient démunis face à la réduction des services postaux dans leur voisinage.

L'élue a rapporté que des dames d'un certain âge lui avaient demandé de poster leurs lettres, ce qui, selon elle, n'a pas de «foutu bon sens».