Le ministre des Transports Sylvain Gaudreault a voulu se faire rassurant après avoir pris connaissance de notre enquête sur les routes les plus dangereuses du Québec.

«Je suis extrêmement préoccupé par la sécurité routière. J'y suis très sensible. Quand on regarde des projets [routiers], la priorité, c'est toujours la sécurité», a-t-il souligné en entrevue à La Presse.

Des familles de victimes de la route rencontrées dans le cadre de notre enquête se demandent pourquoi Québec ne corrige pas le tracé des routes les plus meurtrières. Elles déplorent que des vies soient sacrifiées pour des raisons budgétaires.

«Comme député, on a souvent des représentations de familles de victimes. Dans ma vie de député, il y a rarement eu des rencontres plus traumatisantes et impressionnantes que celles avec des familles de victimes», indique d'entrée de jeu le ministre Gaudreault.

Cela dit, M. Gaudreault assure que son gouvernement «fait le maximum» pour rendre nos routes sécuritaires. «On pourrait en faire toujours plus, évidemment, mais grosso modo, bon an, mal an, on investit 1 milliard de dollars par année pour améliorer la sécurité de nos routes», explique-t-il.

La configuration des routes ne peut pas à elle seule être tenue responsable des accidents graves qui y surviennent, dit le ministre des Transports. «Ce n'est jamais une raison qui explique un accident ou un problème de sécurité. Il y a la question du comportement, de l'état de la route, de l'état des véhicules.»

Le ministre admet toutefois que certaines routes montrées du doigt dans notre enquête pourraient être sécurisées davantage.

«Si on prend la route 137, dans les derniers mois, les dernières années, on a posé plusieurs actions. On a mis des feux clignotants; plus d'éclairage. On a amélioré les ornières. On a fait un réaménagement des détours sur l'une des courbes. Ça ne veut pas dire que c'est suffisant. Il va falloir en faire encore.»

Même son de cloche pour la 158: «On va y ajouter un radar photo, c'est à l'étude», assure le ministre qui convient également que cette route est dangereuse.

Chaque année, le ministère des Transports cible des routes dont il veut améliorer la sécurité en priorité («sites à potentiel d'amélioration» dans le jargon bureaucratique). Or, notre enquête révèle que ce n'est pas nécessairement les routes où surviennent les accidents les plus graves. Ainsi, à titre d'exemple, la route 137 et le tronçon le plus dangereux de la 158 ne se trouvent pas dans le plan de l'année 2013-2014.

Le ministre Gaudreault reste convaincu que les priorités ciblées par les comités d'experts de son ministère sont les bonnes. «La méthodologie qu'on a nous permet d'agir là où on peut le faire le plus rapidement, dit-il. Je pense qu'on a un bon portrait des routes dangereuses à l'heure actuelle.»