Un conseiller municipal de Toronto a accusé le maire Rob Ford d'avoir dépassé les bornes en réalisant des appels automatisés pour des résidants de son quartier afin de dénoncer sa décision d'avoir voté contre le projet de prolongement du métro.

Paul Ainslie a confirmé, mardi, qu'il prévoyait déposer une plainte formelle auprès du commissaire à l'intégrité de Toronto. Il a aussi indiqué qu'il songeait à se plaindre auprès du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes à propos de ces appels.

Plusieurs résidants du quartier représenté par M. Ainslie ont reçu l'appel automatisé, vendredi, quelques heures seulement après qu'il eut démissionné du comité exécutif de la Ville.

Dans le message enregistré, d'environ une minute, M. Ford qualifie de déplorable le fait que M. Ainslie n'ait pas voté, plus tôt cette semaine-là, en faveur du prolongement du métro dans son quartier. Le maire Ford a ajouté que M. Ainslie avait été le seul conseiller municipal à ne pas avoir écouté l'avis des citoyens dans ce dossier.

M. Ainslie a estimé que ces appels automatisés constituent un «acte d'une grossière brutalité politique», et que M. Ford se sert de sa position de force pour faire de lui un bouc émissaire.

Le maire s'est défendu, dimanche, lors de son émission radiophonique hebdomadaire, niant avoir fait quoi que ce soit de répréhensible. M. Ford estime de son devoir de s'assurer que les résidants soient au courant de la position adoptée par leur conseiller lors de ce vote.

Bien que M. Ainslie se soit déjà prononcé en faveur du projet de prolongement du métro, il a fait volte-face lors du vote de mardi dernier, appuyant plutôt le projet de train léger sur rail, qui serait moins coûteux.

M. Ford a déclaré que l'objectif de ces appels automatisés était de s'assurer que les résidants étaient au courant de ce revirement, et qu'il avait de toute façon l'intention de congédier M. Ainslie avant même qu'il ne quitte le comité exécutif.

M. Ainslie a expliqué qu'il avait préféré démissionner pour éviter d'être «persécuté» par le maire Ford, ajoutant qu'il ne voulait pas se faire dicter comment voter.