La soeur de l'un des deux Canadiens libérés dimanche d'une prison égyptienne affirme que les deux hommes devraient être de retour au pays d'ici la fin de semaine, mais un responsable égyptien rappelle que leur sort demeure entre les mains d'un juge.

Un porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères a affirmé lundi que John Greyson et Tarek Loubani faisaient toujours l'objet d'une enquête importante, et qu'il était très difficile de déterminer à quel moment ils pourraient être en mesure de sortir du pays.

Badr Abdelatty a affirmé par téléphone à La Presse Canadienne que le bureau du procureur public et le juge chargé de l'enquête doivent décider s'il y aura procès ou si l'affaire doit être classée. Cette décision appartient aux instances judiciaires, a précisé le porte-parole.

M. Abdelatty n'a pu dire combien de temps il faudrait avant qu'une décision ne soit prise, mais il a rappelé que MM. Greyson et Loubani doivent d'ici là rester en sol égyptien.

Plus tôt lundi, Cecilia Greyson mentionnait que son frère, John Greyson, et Tarek Loubani allaient bien et profitaient de ces moments durant lesquels ils doivent composer avec des «embûches» bureaucratiques pour s'acclimater à leur liberté retrouvée.

Elle a expliqué que les deux hommes et leurs proches étaient conscients qu'il faudrait «à tout le moins quelques jours» avant qu'ils puissent quitter l'Égypte à la suite de leur soudaine libération. Le personnel du consulat canadien au Caire s'affaire à régler certaines questions administratives, a-t-elle mentionné.

Cecilia Greyson a assuré que les deux hommes avaient été relâchés «sans conditions» et qu'ils se trouvaient en lieu sûr auprès de responsables du consulat.

John Greyson, réalisateur torontois - notamment du film Les Feluettes, adapté de la pièce de Michel-Marc Bouchard -, et Tarek Loubani, un médecin de London, en Ontario, ont été arrêtés et incarcérés le 16 août dernier lors de manifestations antigouvernementales violentes au Caire. Ils ont soutenu avoir été battus et soumis à un traitement dégradant en cellule.

Au coeur d'une pression croissante en faveur de leur libération, les deux Canadiens ont finalement été relâchés tôt dimanche matin, plus de 50 jours après leur arrestation.

Citant des responsables à l'aéroport, l'Associated Press indiquait dimanche que les deux hommes ont ensuite été empêchés de monter à bord d'un avion à destination de Francfort, en Allemagne, lorsque leurs noms sont apparus sur une liste d'interdiction de vol publiée par des procureurs égyptiens.

Cecilia Greyson ne se surprend pas de ces embûches. Elle ne s'inquiète pas non plus d'un reportage du réseau anglais de Radio-Canada qui laisse entendre que les deux hommes pourraient devoir reporter leur départ jusqu'à ce que les chefs d'accusation soient déterminés pour les 600 autres personnes arrêtées dans le cadre des manifestations du 16 août.

Le ministère canadien des Affaires étrangères n'a pas commenté le contenu de ce reportage.