Le collectif d'opposants à la Charte, mené par Adil Charkaoui et l'imam Salam Elmenyawi, va manifester à nouveau dimanche midi, mais sous les fenêtres de l'Assemblée nationale à Québec, cette fois.

Il y a quelques jours, les organisateurs ont lancé un appel à la mobilisation de tous les «opposants de la charte discriminatoire, liberticide, sexiste et islamophobe». Des autobus ont été affrétés de Montréal.

Le collectif, qui arbore désormais comme logo un cercle rouge, espère rallier autant de protestataires que lors de sa première manifestation le 12 septembre à Montréal.

Échanges acrimonieux

Sur les pages Facebook des organisateurs, le ton se fait de plus en plus acrimonieux et vindicatif chez les partisans de chaque «camp». À plusieurs reprises, des citoyens y ont affiché des messages à caractère raciste.

Du côté des manifestants hostiles à la Charte, certains ne mâchent pas leurs mots non plus au cours des derniers jours contre le PQ et plusieurs figures connues.

Les opposants veulent des «slogans forts et ciblés» contre le PQ et la CAQ. Sont ciblés Mario Dumont et André Boisclair «à propos de leurs corruptions et leur cocaïne addiction» (sic), les «médias racistes», sans oublier la députée libérale Fatima Houda-Pepin, «une anti islam», et Djemila Benhabib, qui «méprise l'Islam».

Le Collectif québécois contre l'islamophobie n'est pas inscrit au registre des entreprises. Il est donc impossible de connaître l'identité des dirigeants. Les deux figures emblématiques sont Adil Charkaoui, dont le certificat de sécurité a été révoqué en 2009. Il réclame 26 millions de dollars de compensation. Mais Ottawa a déposé en cour au mois de mai des documents dans lesquels on soutient que le Montréalais avait commis des «activités criminelles en appui au djihad armé» et discuté de «planification d'attentats».

Quant à l'imam Salam Elmenyawi, il a fait les manchettes en 2004 lorsqu'il voulait implanter un «Conseil de la charia» au Québec. Il s'est impliqué aussi récemment dans la conférence controversée à laquelle des prédicateurs français aux propos misogynes et sexistes étaient invités.

À la police de Québec, on estime que la manifestation se déroulera dans le calme. D'autant plus qu'un rassemblement des pro-Charte prévu au même moment et au même endroit vient d'être reporté à la fin d'octobre.